Datation

1900

Matériaux

Style

néo-baroque

Lieu de création

Saint-Gilles

Inscriptions

"Jef LAMBEAUX" (sur la base)
"J. PETERMANN. FONDEUR / BRUXELLES" (sur la base)

Dimensions

hauteur 360 cm

Identifiant Urban

73505
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Description

Cette statue fut commandée au début des années 1890 au sculpteur Jef Lambeaux afin de commémorer la captation des eaux du Bocq, un affluent de la Meuse prenant sa source dans le Condroz, pour alimenter Bruxelles. La sculpture devait initialement être placée au sommet d’une fontaine en pierre, également conçue par Lambeaux. Le dessin préparatoire réalisé par l’artiste en 1894 est aujourd’hui conservé à la Bibliothèque royale de Belgique (inv. SIV30260). L’ensemble était destiné à être érigé sur la place du Sud, aujourd’hui place Maurice Van Meenen, où serait bientôt bâti le nouvel et actuel hôtel de ville, entre 1900 à 1904. Le projet accusa toutefois de nombreux retards, du chef de l’artiste dans un premier temps, et, dans un second temps, à cause des réticences des membres du collège échevinal quant à l’obstruction de la perspective de l’hôtel de ville qu’occasionnerait la fontaine, ainsi que d’un avis défavorable de la Commission royale des Monuments, qui considère alors que l’œuvre « se silhouetterait très mal sur l’édifice ». La sculpture sera finalement coulée plusieurs années après, en 1900, mais la fontaine ne sera jamais réalisée et l’œuvre demeurera entreposée durant plusieurs décennies dans les caves d’un bâtiment public du territoire de Saint-Gilles.

Ce n’est qu’en 1976 qu’elle en est extraite et enfin placée devant l’édifice, quoique dans une présentation substantiellement plus modeste que le projet initial de fontaine. En effet, suite à l’abandon d’un nouveau projet de fontaine, elle est finalement installée au niveau du sol, au centre d’un terre-plein.

Avec la Fontaine de Brabo à Anvers, cette création est considérée par les spécialistes comme l’aboutissement dans la recherche du mouvement néo-baroque chez Jef Lambeaux. La figure de la déesse est ici réduite à sa plus simple expression, sans aucun ornement. L’empreinte du courant néo-baroque, avec ses influences rubéniennes, apparaît dans le jeu entre les volumes et l’équilibre sur un pied, précaire et léger, de la statue.

Il existe une seconde version en bronze de cette sculpture, coulée en 1901 à la demande de Raoul Warocqué, afin d’être placée dans le parc de son château de Mariemont. Dans la version de Mariemont, la déesse tient un poisson dans une main et un coquillage dans l’autre, desquels l’eau jaillit. Ces éléments n’avaient pas été prévus dans la première version pour Saint-Gilles.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Dimov, 2021

Sources

JACOBS, A. (éd.), Sculpter au crayon: dessins de sculpteurs du xviie siècle à nos jours, cat. exp. Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 2004, n° 61.

coll., Jef Lambeaux, l’amant de la matière, Catalogue d'exposition,  Rencontres saint-gilloises, Bruxelles, 2008, pp. 38-40.

Archives communales de Saint-Gilles, liasse Jef Lambeaux

Crédits

Discussion