Figure de proue

Raymond Glorie s’oriente très jeune vers une carrière artistique. En 1934, il fréquente l’atelier de Marcel Rau (1887-1966), où il découvre le travail en groupe et les diverses techniques plastiques. De la sculpture monumentale aux médailles, il se familiarise avec un style classique influencé par l’Art Déco. Le soir, il fréquente l’École des Arts Décoratifs d’Ixelles, où il est l’élève d’Antoine Pompe (1873-1980) et Victor Servranckx (1897-1965), qui l’initient aux formes dépouillées. En 1939, Glorie rencontre le sculpteur expressionniste Oscar Jespers (1887-1970) à La Cambre. Même s’il n’est pas directement influencé par le style de Jespers, il s’attache aux problèmes de l’espace et des volumes. Il apprend à dessiner d’après le modèle vivant à l’atelier libre L’Effort. Parallèlement, il commence à exécuter des travaux de décoration et à réaliser des médailles, dont diverses seront frappées chez Fibru-Fisch à Bruxelles et à La Monnaie de Paris. Il est professeur à La Cambre de 1944 à 1970. Il est président d’Uccle Centre d’Art de 1980 à 2003 et de la section artistique du Cercle Royal Gaulois de 1984 à 1994. Artiste passionné par la matière, il commence à créer des bijoux à partir de 1982.

Figure de Proue, datée de 1962 selon un document dactylographié par l’artiste, conservé aux archives d’Uccle, rejoint la collection de la commune en 1964. Une version à patine brune de la même taille est exposée à la Fondation Glorie. L’œuvre a servi de modèle pour une grande sculpture de 210 cm en collection particulière. Les formes effilées tendent vers l’avant. La robe fine se colle au corps de cette figure féminine, mais ici il n’y a pas de place pour le drapé et les détails. Glorie veut évoquer un univers idéal et calme. Son style se caractérise par la simplification et des surfaces polies. De la même période, le bas-relief Les Arts  décore le coin entre la rue Lauters et l’avenue Louise à Bruxelles. Dans les rues d’Uccle, on peut admirer L’Anneau et Constellations.