Datation

1738 (daté)

Type d'objet

Tissu décoré par broderie

Lieu de création

France, Alsace

Inscriptions

"498 du petit comput ; Shalom fils de Yehiel , - son souvenir est une bénédiction - Malka fille de notre maître Monsieur Meir (Shalit) "qu'il vive longtemps"

Dimensions

hauteur 205 cm — largeur 48 cm

Numéro d'inventaire

00679

Identifiant Urban

88762
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Description

Longue pièce de lin à trame serrée, terminée par de la dentelle, brodée de fil de coton rose. Les origines du Sederzwëhl sont plurielles : utilisé comme nappe de table recouvrant partiellement les galettes azymes (matsoth) aux époques médiévales ou essuie main en usage pour le seder de Pessah à partir du XVIIème siècle, lorsque les convives attablés se passent une aiguière pour se laver les mains en signe de purification, le mystère demeure.

Si l'on examine de près l'une de ces Sederzwëhl, on doit convenir qu'il n'est guère commode de s'essuyer les mains avec une serviette surchargée de broderies. Deux Hagadoth (rituels du Seder) enluminées du moyen âge, celle de Cincinnati (Hebrew Union College, f° 2 v°) et celle du British Museum (Ms Add. 14762, f° 6 r°) montrent une scène de Seder où apparaît notre Zwëhl. Des personnages sont réunis autour du plat du Seder ; or ce plat est partiellement recouvert d'une longue serviette à franges. Cette serviette est étroite : elle couvre à peine la moitié du plat ; par contre, elle est très longue puisqu'elle retombe des deux côtés de la table, ce qui lui donne les dimensions approximatives de vingt à vingt-cinq centimètres de large sur une longueur d'un mètre cinquante. La serviette servait de toute évidence à couvrir les matzoth, pains azymes, conformément aux indications fournies par la Hagada elle-même. La question se pose donc : serait-elle la survivance au 18ème siècle d'un usage remontant au moyen âge et depuis lors abandonné ?

Celui de notre musée est de toute beauté et conforme aux usages de la région, dans ses dimensions comme dans ses matières : lin blanc, fils de coton rose. Son iconographie est particulièrement riche puisqu’il offre deux scènes bibliques en plus du nom du donateur et de la date de confection, rédigée en hébreu et en chiffres arabes. Il est rehaussé d’ornementations florales, de motifs champêtres, d’animaux emblématiques. Il y a trois séquences iconographiques. En haut, dans un cartouche surmonté de la couronne de la Torah et entouré de deux lions rampants, un texte en hébreu : « 498 du petit comput ; Shalom fils de Yehiel , - son souvenir est une bénédiction - Malka fille de notre maître Monsieur Meir (Shalit) "qu'il vive longtemps". En dessous : l’arbre de la connaissance portant des grenades et un serpent qui remonte le long de son tronc. Il présente un fruit à Eve qui en tient déjà un autre de l’autre côté. Adam à l’autre extrémité de l’arbre lève les bras en signe de désapprobation. En bas, l’épisode d’Abraham mandé par Dieu de sacrifier son propre fils, au dernier moment ce sera le bouc représenté derrière l’arbre sur la gauche qui le sera. Surmontant la scène, texte hébraïque tiré de (Genèse 22, 11-12) : « Et l'ange appela et dit n'envoie pas ta main sur le garçon – 1738 ».


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