Page de journal, xylographie colorisée au pochoir, texte typographié français, néerlandais. « Le Vrai Portrait du Juif-Errant », circa 1815, Belgique, Turnhout.
Datation
Type d'objet
Lieu de création
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Dès le 18ème siècle, les imprimeurs de nos
contrées s’emparent de la légende du Juif errant. Toutefois, c’est surtout au
siècle suivant que les libraires et les colporteurs en assurent une large
diffusion au sein des classe populaires avec pour conséquence le renforcement
de l’antijudaïsme.
Dès son apparition, le personnage reçoit
des attributs hétérogènes et pittoresques : il est décrit sous les traits d'un
homme éternellement triste, converti et pieux qui, attendant en Arménie le
retour du Christ, témoigne de la passion aux pèlerins en qualité d'ancien
portier de Ponce Pilate. Cette version atténuée précède chronologiquement celle
où un cordonnier juif est condamné à l'errance perpétuelle pour avoir refusé un
instant de repos au Christ portant la croix. Il parcourt donc le monde, son
corps se renouvelle à chaque siècle, pareil aux cinq sous qu'il peut dépenser à
la fois et qu'il retrouve toujours. Cette variante obéit plus que l'autre aux
critères formels d'un mythe, comme la redondance : l'élément « régénération » y
est réitéré. Si le Juif errant survit au Juif en attente immobile, c'est qu'il
est aussi un personnage dramatique et non seulement tragique : il incarne le «
peuple déicide » et constitue un argument de l'antisémitisme théologique, avant
de devenir le symbole du peuple en diaspora.
Concernant la page xylographiée ; l’imprimerie Brepols
a publié une série d’images et d’histoire sur papier vergé et coloriées au
pochoir. Cette image-ci semble tirée d’un bois gravé entre 1808 et 1814 par
Pierre-François Godard à Cambrai et acquise de la firme de Jean-François-Joseph
Hurez.
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