Datation

Entre 1810 et 1820 (estimé)

Type d'objet

page de journal xylographiée et coloriée

Lieu de création

Belgique, Turnhout

Dimensions

hauteur 30 cm — largeur 19 cm

Numéro d'inventaire

02041

Identifiant Urban

88837
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Description

Dès le 18ème siècle, les imprimeurs de nos contrées s’emparent de la légende du Juif errant. Toutefois, c’est surtout au siècle suivant que les libraires et les colporteurs en assurent une large diffusion au sein des classe populaires avec pour conséquence le renforcement de l’antijudaïsme.

Dès son apparition, le personnage   reçoit des attributs hétérogènes et pittoresques : il est décrit sous les traits d'un homme éternellement triste, converti et pieux qui, attendant en Arménie le retour du Christ, témoigne de la passion aux pèlerins en qualité d'ancien portier de Ponce Pilate. Cette version atténuée précède chronologiquement celle où un cordonnier juif est condamné à l'errance perpétuelle pour avoir refusé un instant de repos au Christ portant la croix. Il parcourt donc le monde, son corps se renouvelle à chaque siècle, pareil aux cinq sous qu'il peut dépenser à la fois et qu'il retrouve toujours. Cette variante obéit plus que l'autre aux critères formels d'un mythe, comme la redondance : l'élément « régénération » y est réitéré. Si le Juif errant survit au Juif en attente immobile, c'est qu'il est aussi un personnage dramatique et non seulement tragique : il incarne le « peuple déicide » et constitue un argument de l'antisémitisme théologique, avant de devenir le symbole du peuple en diaspora.

Concernant la page xylographiée ; l’imprimerie Brepols a publié une série d’images et d’histoire sur papier vergé et coloriées au pochoir. Cette image-ci semble tirée d’un bois gravé entre 1808 et 1814 par Pierre-François Godard à Cambrai et acquise de la firme de Jean-François-Joseph Hurez.


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