Datation

1990 (daté)

Lieu de création

Belgique, Anvers

Dimensions

hauteur 51 cm — largeur 37 cm

Numéro d'inventaire

09184

Identifiant Urban

90404
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Description

En octobre 1985, le journal « Le Soir » de Bruxelles annonce la création d’un carmel dans un bâtiment du camp d’extermination d’Auschwitz. Après vérification des informations par les journalistes de « Regards », le judaïsme belge, toutes tendances confondues, se mobilise pour tenter d’obtenir le départ des Carmélites. Ralliant à sa cause les Juifs du monde entier, pour qui « Auschwitz n’appartient à personne » et qui disent « Non à la christianisation de la Shoah », des Belges appuyés par le cardinal Daneels et des Français soutenus par les cardinaux français Decourtray et Lustiger vont œuvrer pour convaincre le cardinal Macharski, archevêque de Cracovie, du bien-fondé de leurs revendications. Des rencontres à Genève (22-07-1986, 22-02-1987) débouchent sur un consensus : les Carmélites quitteront le bâtiment qu’elles occupent dans un délai de 24 mois. Loin d’acquiescer, cependant, les religieuses érigent à proximité de leur couvent, vers la mi-1988, une croix de 7 mètres de haut, utilisée lors de la messe célébrée par le pape Jean-Paul II à Birkenau en 1979. Il faut attendre 1993 pour que le Carmel déménage enfin. Cette affaire a mis à mal pendant une décennie les relations judéo-chrétiennes construites patiemment durant les vingt années précédentes. Paradoxalement, elle donnera l’occasion aux églises européennes occidentales de faire publiquement leur mea culpa sur leur attitude avant et pendant la Shoah.

Dans ce contexte le « Comité pour le respect de la parole donnée », qui entreprend un certain nombre d’actions durant cette période, est à l’origine de deux affiches utilisant la photo d’un petit garçon sorti vivant de l’enfer du Ghetto de Varsovie en avril 1943. Michel Gross, publicitaire, confie au graphiste Bernard Fiacre le soin de mettre en page le slogan et l’idée qu’il a eue en 1990. En effet, la découpe en croix de la photo et la superposition d’une étoile jaune sur la photo d’époque souligne avec force le poids des mots : « Ne mettez pas une croix sur mon passé ». Cette affiche est utilisée lors de diverses manifestations et elle est même placardée sur les murs à Bruxelles.


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