Jakob Pins, gravure sur bois 'The Apocalyptic City' scène de terreur et destruction, Israël, 1946
Datation
1946 (daté)
Lieu de création
Israël, Jérusalem
Dimensions
hauteur 34 cm — largeur 43 cm
Numéro d'inventaire
12365
Identifiant Urban
90669
Description
Parmi les œuvres de nos collections, une série importante
intitulée « The Apocalypse » comprenant : The Horses, The
Plague, The War, The Horse of Death-View of the Apocalyptical City », qui
comporte cinq gravures sur le thème de la Shoah et du bombardement d’Hiroshima
et de Nagasaki qui sont à mettre en parallèle avec l’autre série : Dance
of the Death. Ces gravures sont toutes datée de 1945.
Jacob Pins (1917 Höxter – 2005 Jérusalem)
Il naît à Höxter en Allemagne en 1917. En 1933, en raison des restrictions croissantes imposées aux juifs par le régime nazi, il quitte l’école pour se préparer à l’immigration.
Fils du docteur Leo Pins, vétérinaire, et de son épouse Ida Lipper, il immigre en Palestine en 1936 pour étudier l'art. Son père tente de le dissuader de devenir artiste pour des raisons financières. Le frère cadet de Pins, Rudolph (1920-2016), était déjà parti s'installer aux États-Unis en 1934. Ses parents mourront durant la Shoah.
Arrivé en Palestine en 1936 Jacob Pins vit tout d’abord dans un kibboutz qui est dissout en 194. Il s'installe ensuite à Jérusalem et étudie la gravure sur bois et la linogravure auprès du maître de la gravure sur bois et peintre Jacob Steinhardt, lui aussi immigré allemand, dans la petite école privée de ce dernier. Il reçoit une tout petite bourse qui lui permet d’étudier et vit alors dans une extrême pauvreté, dans une chambre minuscule, se contentant d'un maigre régime alimentaire. Malgré toutes ces difficultés il réussit à produire une exposition de ses œuvres gravées sur bois dans une petite galerie de Tel-Aviv en 1945. Contre toute attente, elle obtient un immense succès et lorsqu’un musée a achetée une de ses gravures, ça l’a relancé et lui a permis d’exposer chaque année.
Il est l'un des fondateurs de la Jerusalem Art Society en 1949. En 1952, il illustre l'édition hébraïque de "Michael Kohlhaas" de Kleist. Il a ensuite participé à de nombreuses expositions en Amérique du Nord et du Sud, ainsi qu'en Australie et en Europe. Il a reçu le prix Ohara à la Biennale des arts graphiques de Tokyo en 1957 ainsi que le prix de Jérusalem en 1961. Depuis 1956, il enseigne à l'Académie Bezalel pour l'art et le design à Jérusalem, qui lui a décerné un poste de professeur en 1978. En outre, il s'est fait connaître en tant qu'expert de l'art de l'Asie de l'Est.
Il est devenu l’un des collectionneurs d’estampes japonaises les plus réputés. En 1945, il acquiert sa première gravure sur bois japonaise multicolore, qui constitue la base de sa grande collection d'estampes japonaises, dont le point culminant est le manuel exhaustif "The Japanese Pillar Print" (L'estampe japonaise sur pilier) publié en 1982. Dès 1946, l’influence du style japonais va se sentir dans un grand nombre de ses œuvres.
Il est considéré comme le père de la gravure sur bois en Israël et fut entre autres le maître de Mordehai Moreh.
Les soixante-sept gravures sur bois et trois dessins de Jacob Pins entrés dans notre collection ont été réalisés entre 1946 et 1992. Les thèmes en sont divers : vues de villes, paysages, autoportraits, portrais, nus, clown, animaux, thèmes politico-historiques, personnes âgées, invalides, musiciens. La pauvreté et la vieillesse, très présentes, sont traités dans l’esprit de l’expressionisme allemand et à l’évidence en rapport avec la vie précaire qu’il a mené.
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