Lieu de création
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Osias Hofstatter
Né en 1905 en Galicie, Hofstatter quitte le pays avec ses
parents en 1914, au moment de l’invasion russe. La famille se déplace de
Galicie à Vienne, puis Amsterdam et enfin Francfort. En 1921 elle revient se
fixer définitivement à Vienne. En 1938 après l’Anschluss, la Gestapo arrête ses
parents. Osias, son frère et sa sœur réussissent à s’échapper vers des destinations
distinctes. Osias se réfugie en Belgique où il se marie avec Anna Schebestowa à
Bruxelles. Comme beaucoup d’autres réfugiés du Reich, en novembre 1938, il est
envoyé dans le Centre pénitentiaire-école pour réfugiés au château de Marneffe.
Après l'occupation de la Belgique par les nazis en mai 1940,
le couple est séparé, Hofstatter est interné au camp de Saint-Cyprien puis à
Gurs en France, et sa femme est envoyée dans un autre camp de concentration, où
elle travaille comme couturière pour des officiers allemands. Le frère et la
sœur d'Osias se réfugient en Suisse et, dans le camp de Gurs, Osias reçoit de
sa sœur du matériel de peintures et de l'argent. Il dessine des scènes de la
vie quotidienne et fait le portrait de ses codétenus. A travers ces portraits,
on sent tout le désespoir et la dépression de ses codétenus. Plus tard, son frère et sa sœur en lui
envoyant de l’argent lui permette de se libérer de Gurs en payant un gardien. Il
décide de partir pour la Suisse. En août 1942, il tente de franchir la
frontière, est rattrapé par les gardes-frontières suisses et passe par les
camps de travail d'Eigel, de Wald et de Birmensdorf en Suisse. En 1943, grâce
aux portraits et aux dessins qu'Osias envoie au "Unitarian Service Comittee"
(Secours Unitariens des Etats Unis) à Genève, auquel il avait envoyé les
portraits dessinés de se codétenus, il est libéré et autorisé à étudier dans
une école d'art à Zurich.
Après la guerre, en 1946, Hofstadter obtient un visa pour
Vienne, retrouve sa femme Anna et étudie à l'Académie des arts appliqués. En
1948, le couple s'installe à Otwock, en Pologne où il travaille comme
graphiste, collaborant notamment avec le magazine Nowa Wieś, où il rencontre
Karol Zbrzeźny et Irena Rybczyńska-Holland. Il y enseigne également les arts
visuels. En 1949, il présente sa première exposition personnelle à Bâle et,
après une décennie au cours de laquelle le couple souffre de difficultés
objectives et d'antisémitisme, il décide d'émigrer en Israël. A la fin des
années 1950, le couple Hofstadter s'installe à Holon en Israël et Osias
travaille comme gardien de nuit. En 1970, il prend sa retraite et s'installe
dans une petite maison à Neve Itamar, dans la banlieue de Netanya, où il se
consacre à la peinture. En 1971, son œuvre est sélectionnée pour représenter
Israël à la 11e Biennale au Brésil. Cinq
ans plus tard, le couple rencontre les Wodzislawski, également survivants de
l'Holocauste et amateurs d'art, qui proposent à Hofstatter de vivre dans leur
appartement à Ramat et de payer avec des peintures au lieu d'un loyer. Ils y
ont vécu jusqu'à la mort d'Anna, puis Ozias déménage dans une maison de
retraite à Ramat, où on lui donne une chambre spéciale pour qu'il puisse
continuer à créer. Il meurt à Ramat et est enterré au cimetière de Herzliya, à
côté de sa femme. Les Hofstadter n'ont pas eu d'enfants et l'ensemble de leurs
biens a été transféré au musée d'art contemporain de Herclijja.
Hofstatter livre une œuvre relativement homogène, des
dessins à l’encre de chine, des peintures philosophiques et expressionistes
très liées à son histoire personnelle. La figure humaine y est centrale, sa
condition misérable et sa noirceur aussi. Les représentations fluctuent entre
le grotesque et le tragique, créant un monde de cauchemar et de fantaisie où
l’homme se mélange à l’animal, construisant des métaphores poétiques
monochromatiques d’une existence mélancolique.
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