Estampe, gravure, Léa Grundig, série „Zum Deutschen Bauernkrieg“ intitulée „ Joss Fritz organisiert den Bundschuh“.
Datation
Entre 1956 et 1958 (estimé)
Lieu de création
Allemagne, Dresde
Dimensions
hauteur 25 cm — largeur 32 cm
Numéro d'inventaire
12306
Identifiant Urban
90884
Description
Lea Grundig, née Langer le 23 mars 1906 à Dresde et morte le 10 octobre 1977 en mer Méditerranée, est une artiste peintre et graphiste allemande. Née à Dresde, Lea Langer grandit au sein de la communauté juive de la ville. Son père est menuisier et sa mère confectionne des vêtements. Elle fréquente l'école locale entre 1912 et 1922, tout en rejetant, même jeune fille, l'orthodoxie religieuse de sa famille. Elle poursuit ses études à la Kunstgewerbeschule de Dresde (École d'arts et métiers), avant de passer en 1924, par la prestigieuse Académie des Arts de Saxe : elle y est admise dans la classe d'Otto Gussmann à laquelle participent notamment Otto Griebel, Wilhelm Lachnit et Hans Grundig. À l'Académie, elle fait également la connaissance d'Otto Dix, qu'elle considérera comme l'un de ses mentors les plus influents. Elle reste à l'Académie jusqu'en 1926. Les œuvres d’Ernst Barlach, de Kokoshka et tout le cycle d’Otto Dix ; basées sur la guerre, l’ont fortement influencée, et maintenue dans sa conviction pacifiste. En 1926, elle rejoint le parti communiste avec son futur mari Hans Grundig. En 1930, le coupe et leurs amis rejoignent la section locale de l’Association des Artistes Révolutionnaires Allemands.
Léa préfère le papier pour travailler plutôt que la toile, et l’usage du noir, du gris et du blanc. Elle s’intéresse au contexte social et psychologique qui reflète la pauvreté et les difficultés d’existence des plus démunis. Dans ses travaux, datant de la montée du nazisme, on sent bien les peurs, le sentiment de l’arrivée imminente de la catastrophe, l’angoisse de l’emprisonnement et de la persécution, le souci du genre humain. Le couple Grundig faisait partie des rares artistes ayant à la base de leur création, un message clairement antifasciste, et cela dans une Allemagne pro-hitlérienne. Ils produisaient sur une presse clandestine achetée par Hans Grundig des estampes dénonçant les conditions de vie sous l’Allemagne nazie. Ils risquaient leur vie pour distribuer et faire circuler ces gravures. Léa et son mari étaient très actifs au sein du parti communiste. En 1936, ils seront même incarcérés pour cette appartenance. En mars 1939, Léa est jugée coupable de « préparation d'une entreprise de haute trahison » (Vorbereitung zum Hochverrat) en raison de ses activités communistes et de ses origines juives, et est condamnée à quatre mois d'emprisonnement. Elle purge sa peine jusqu'en novembre ou décembre 1939 dans une prison de Dresde.
En 1941, Léa seule parvient à immigrer en Palestine en passant d’abord par un camp de réfugiés en Slovaquie, république alors encore indépendante. Après un emprisonnement dans un camp pour réfugiés britannique jusqu’en 1942, elle résidera en Palestine jusqu’en 1949. Son mari reste détenu en Allemagne jusqu’à la fin de la guerre. En 1949, elle regagne Dresde pour le retrouver. Elle enseignera l’art à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde. En dépit de son indéfectible adhésion aux principes du communisme, elle ressent très fortement l’atmosphère répressive de la République Démocratique Allemande comme extrêmement pénible. A la fin de sa vie, son travail sera officiellement reconnu.
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