Topographie

" L'art de Michèle Delorme (…) se développe d'une façon remarquable sur la base de sa perception de la nature, mais aussi sur son besoin d'expérimenter constamment de nouvelles matières comme supports. De la nature, elle présente une vue synthétique, enveloppante, abstraite dans le sens le plus riche du mot : qui ne retient que la " substantifique moelle " picturale et structurale de ses visions. Ses œuvres, de formats plutôt modestes, parviennent à englober de vastes horizons, de larges territoires de vallées, de montagnes, de pans de ciel ; et pourtant, tout est aussi intimité, sensualité, tendresse dans ces panneaux dont les plus récents réduisent les couleurs au bistre et au carbone délayés. Michèle Delorme y laisse s'exprimer ses états d'esprit, ses humeurs, sa volupté non pas à dominer, mais à collaborer avec la matière. Après avoir employé des plaques radiographiques comme supports d'une imagination alimentée par l'observation, elle découvre maintenant les vertus de plaques de gypse. Elles sont à la fois absorbantes et résistantes ; elles accueillent, comme avec complicité, des griffures, des traces d'écriture, des entailles qui leur donnent la noblesse de murs anciens.  La peinture de Michèle Delorme a la santé des saisons, tour à tour rude ou reposante, toujours lyrique et frémissante, accrochant le regard et réchauffant le cœur ".

TOEBOSCH, W., Michèle Delorme chez ABC, in : AAA, n°288, février 1998.

Eléments biographiques :

Etudes d'Arts Plastiques à Bruxelles et de gravure dans l'atelier de Cécile Massart.  Membre du groupe Missing Ink.  Peintre graveur et auteur de collages, elle convertit des supports particuliers, vieux papiers et toiles marouflées et les enrichit de gravures et peintures aux terres naturelles.  Elle est également professeur d'Arts Plastiques à la Haute Ecole Francisco Ferrer à Bruxelles.