Sans titre

" Les toiles de Marc Ver Elst sont à l'image de nos rêves : surgis de notre subconscient, ils sont chargés de souvenirs d'expériences, d'angoisses ou de bonheurs, d'anticipations joyeuses ou d'incertitudes tenaces. Chaque rêve - et chaque toile - baigne dans ses couleurs spécifiques et apporte son défilé d'objets plus ou moins précis, d'images qui hésitent à se concrétiser, de signes mystérieux ou allusifs. L'avantage des peintures de Marc Ver Elst sur le rêve est, qu'elles invitent à y pénétrer et à s'en pénétrer, qu'elles engagent à l'exploration et à la confrontation avec nos propres réminiscences oniriques, qu'elles ont la nature d'une cartographie émotionnelle et mentale. Comme leur support - même pour les grandes toiles - est le papier fort ou le carton qui se prêtent au collage, leur surface présente un relief variable, des failles et des déchirures, toute une géologie à petite échelle, ce qui fait du spectateur l'archéologue du monde interne de l'artiste et le complice de ses secrets. Ce n'est pas qu'il ne soit pas disposé à les partager : son art est une quête de la perception et de la fixation de toutes les tensions, de toutes les pulsions et les passions qui nous habitent et que notre esprit tente de se représenter - mentalement ou picturalement - pour mieux y voir clair dans le labyrinthe obscur de notre être ".

TOEBOSCH, W., Identification,  exposition du Musée d'Art contemporain de l'ULB, Bruxelles, 1998.