Histoire de l'institution
Le Grand Béguinage, que l’on dénomme ainsi par opposition au Petit Béguinage qui se situait rue Royale, fut fondé en 1250. Des femmes pieuses s’étant installées autour de la Chapelle de Notre-Dame de la Vigne, le Duc Jean Ier les autorisa à vivre en communauté. Elles furent reconnues peu après par les autorités religieuses. Le principe du béguinage est de vivre en communauté, mais chacune dans sa maisonnette. Lors de la suppression du béguinage à la fin du XVIIIe siècle, on dénombrait 1.084 maisons sur une superficie de 7 ha. Au début du XIXe siècle, le béguinage se présentait comme un réseau de petites rues se coupant à angle droit, entouré d’un mur et d’un fossé. En 1824, la partie nord du béguinage fut aménagée par H. L. F Partoes ; la partie sud le fut entre 1835 et 1866, selon le plan du géomètre Van Keerbergen, avec une place semi-circulaire et un rayonnement de rues y trouvant leur origine. L’ensemble classique de Partoes est homogène, mais il n’y subsiste plus que de rares maisons de béguines, toutes modifiées d’ailleurs.
L’église est un remarquable édifice baroque – et l’un des plus beaux des Pays-Bas méridionaux – construit à partir de 1657 et consacré en 1676. Devenue église paroissiale en 1801, elle subit une série de restaurations en 1866 et en 1904. En forme de croix latine à trois nefs, avec un transept peu saillant et un choeur formé d’un chevet à cinq pans encadré de deux chapelles à abside semi-circulaire, l’église est complétée à l’est par une tour de plan polygonal. A l’intérieur, la monumentalité de l’édifice s’affirme immédiatement par les amples proportions de la nef, la hauteur des arcades, les dégagements du transept.
La collection
L’édifice recèle une exceptionnelle collection de mobilier et d’oeuvres d’art (principalement d’époque baroque) dont la majorité a été conçue pour l’église.
La totalité des biens culturels mobiliers (373 objets) a été inventoriée et photographiée par l’IRPA dans le cadre de la publication en 1981 du premier volume de la collection des « Monographies du patrimoine artistique de la Belgique », consacré à Saint-Jean-Baptiste au Béguinage et dirigé par Denis Coekelberghs (IRPA).
L’église abrite plusieurs pièces majeures du patrimoine culturel, dont le remarquable ensemble de sept peintures de Théodore Van Loon (dont l’une a été volée en 1973), récemment mis à l’honneur dans le cadre d’une rétrospective consacrée à l’artiste bruxellois (Bozar, Bruxelles, 10 octobre 2018 – 13 janvier 2019)3.
L’orgue de tribune baroque (H. Vermeersch et J.J. & J.-F.-S. Van Hool, 1869) est repris à l’
inventaire des orgues de la Région de Bruxelles-Capitale.
L’église et son mobilier constitue un ensemble baroque tout à fait remarquable et unique pour le territoire bruxellois. Une mission photographique commandée par la Région bruxelloise à l'IRPA a permis d'actualiser les clichés durant l'hiver 2018-2019.
SOURCES
COEKELBERGHS, D., L’Eglise Saint-Jean-Baptiste au Béguinage à Bruxelles et son mobilier, Institut royal du Patrimoine artistique, Bruxelles, 1981, 332 p. [IRPA : INV.B.BE.BRU (24419) ; CDBUP : M/8.3-10 (19990158)]
Institution responsable de la collection
: Fabrique d’église de l’église Saint-Jean-Baptiste-au-Béguinage
La collection présentée sur le site
régional est principalement le fruit d’une collaboration entre la Région de
Bruxelles-Capitale (Urban.brussels) et l’Institut royal du Patrimoine
artistique (IRPA).
Origine des photos : Chaque photographie est assortie d’une
légende et d’un copyright qui mentionne l’institution responsable ou l’auteur.
La collection de l’église a fait l’objet d’une mission photographique
spécifique réalisée par l’IRPA à l’initiative d’Urban en 2018, à laquelle a
participé la photographe Barbara Felgenhauer.
Création, recherches et rédaction des
fiches d’inventaire : Toutes les fiches de la collection de l’église
ont été créées par Constantin Pion (IRPA) et Adrien Dominique (Urban) ainsi que
par d’autres membres du personnel de l’IRPA.
Remerciements : Jean-Marie Pereau (fabrique d’église)