Emplacement

Rue du Chevreuil 19, 1000 Bruxelles

Datation

1995

Type d'objet

Dimensions

(25 m2)

Identifiant Urban

100583
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Description

Boule et son fidèle ami Bill sont représentés au cœur du quartier des Marolles comme s’ils revenaient du marché aux puces de la place du Jeu de balle. C’est en 1959 que Jean Roba crée cette série, qui se déroule dans un univers de bienveillance et d’amitié. « Boule & Bill, c’est comme un album de photos de famille : on n’y range que le bonheur », résume-t-il. L’auteur décrit ainsi la société des années 1950, où le bonheur individuel et les loisirs sont valorisés, notamment avec le chien de compagnie qui indique qu’on a du temps pour jouer et se promener.

La villa familiale se situe dans une banlieue paisible, à l’image d’une politique urbanistique pavillonnaire menée en France et en Belgique, qualifiée parfois d’idéologie de la petite propriété à travers le rêve d’une maison à soi avec jardin, et dont l’évolution a montré ses limites au point d’être aujourd’hui fortement critiquée dans ses impacts sociétaux et climatiques (réduction des terres agricoles, utilisation accrue de l’automobile, coût de l’énergie…). Avec la démocratisation de la voiture, le gouvernement belge a encouragé les nouvelles constructions individuelles et octroyé aux familles aux revenus relativement faibles des terrains à bâtir bon marché loin des centres-villes.

Dans cette illustration idéalisée de la famille, certains personnages sont peu individualisés. Ainsi, le papa et la maman de Boule n’ont pas de noms ni de prénoms. Le père possède une voiture et travaille dans une agence de publicité, contrairement à la mère qui est femme au foyer. Lorsqu’il rentre, le papa est souvent représenté devant la télé pendant que la maman s’occupe du ménage ou de son fils. Dans une interview en 2001, Roba expliquait : « Cette notion de la famille est de mon époque ! Il m’est arrivé d’avoir certaines remarques sur ma vision de la famille. Mais dans l’ensemble, le public ne s’y trompe pas », pensait-il. Déjà critiquées à l’époque, les représentations patriarcales et sexistes dans Boule et Bill sont encore dénoncées aujourd’hui. Par exemple, les femmes sont peu nombreuses dans ces récits et elles occupent presque exclusivement des rôles domestiques, au service des hommes de la famille (voir à ce sujet cet article).

Les passants représentés sur cette fresque sont principalement des hommes blancs, à l’image de la série, alors que Bruxelles comptait environ 8 % d’habitants de nationalité non belge dans les années 1950 et qu’elle devient, au début des années 1960, une des villes les plus cosmopolites d’Europe. De plus, une seule femme est représentée. Les associations féministes pointent précisément les discriminations de genre dans l’espace public, dénonçant le harcèlement de rue et le climat général d’insécurité. Les espaces publics conçus par et pour des hommes ne tiennent pas compte par exemple des modes de déplacement des femmes (voir cet article). Dans une autre fresque du parcours intitulée Les crocodiles, le harcèlement de rue est également dénoncé.

 

Scénariste : Roba (1930-2006)

Dessinateur : Roba (1930-2006)

Année de création : 1959

Projet original de Roba

Sources

https://www.parcoursbd.brussels/fresques/boule-et-bill/

Voir la fiche originale de cet objet : www.parcoursbd.brussels

Crédits

Discussion