Emplacement

Rue Pieremans 47, 1000 Bruxelles

Datation

2003

Type d'objet

Dimensions

(50 m2)

Identifiant Urban

100588
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Description

Faucon tente de finaliser la peinture de ce pignon de mur, tandis que Tapir fait le pitre au pied de l’échelle. Les deux scouts font partie de la patrouille des castors qui compte trois autres membres : Poulain, Chat et Mouche. Située au cœur du quartier historique et populaire des Marolles, la fresque représente des « gamins de Bruxelles » comme d’autres œuvres des environs : JojoBoule et Bill ou Benoit Brisefer.

Créée par le dessinateur MiTacq avec Jean-Michel Charlier au scénario, La patrouille des castors apparaît en 1954 dans le Journal de Spirou. Né à Bruxelles en 1927, MiTacq entame des études à l’école d’art de Saint-Luc et collabore comme illustrateur de revues scouts (Plein jeu, Piste, Carrefour). Mais il doit rapidement arrêter ses études pour travailler dans l’entreprise familiale de peinture en bâtiment, un métier représenté ici sur la fresque qu’il avait pourtant en horreur. Il poursuit donc ses activités de dessinateur en parallèle et propose à de multiples reprises une série sur une patrouille de scouts, sans succès jusqu’en 1953, lorsque l’agence World Press propose aux éditions Dupuis de publier son projet. Le dessinateur est alors associé au scénariste liégeois expérimenté Jean-Michel Charlier. Leur collaboration perdure jusqu’en 1980, avec la parution de Prisonniers du large dans le journal de Spirou. MiTacq poursuit ensuite seul la série (parfois aidé au scénario) jusqu’en 1993.

Étant lui-même un ancien chef scout, il décrit dans La patrouille des castors cinq adolescents âgés de 13 à 15 ans qui voyagent en pleine nature tout en résolvant toutes sortes d’enquêtes sur les lieux de leur campement. Parfois comparée au Club des cinq (1942), la série décrit un esprit « boy scout » composé de camaraderie, de débrouillardise, de bonnes actions et de morale. Les jeunes hommes y évoluent dans un « entre-soi » très masculin, à l’image du scoutisme qui séparait les garçons et les filles dans des unités différentes.

Dans les années 1960, le Concile œcuménique de Vatican II et les évolutions sociétales amènent le scoutisme a évolué. La fédération des scouts catholique de Belgique crée les pionniers en 1964 pour s’inscrire davantage dans les problématiques sociales de l’époque. A partir de L’Autobus hanté (1965), les Castors troquent leurs chemises bleues pour celles rouges de pionniers. Dans les années 1970, des unités scoutes mixtes apparaissent (bien qu’aujourd’hui encore, il existe de nombreuses unités scoutes non-mixtes en Belgique). En 1979, les Castors résolvent une intrigue accompagnés d’une patrouille de guides dans Prisonniers du large.

Au XXe siècle, on observe en Belgique une forte intrication entre la bande dessinée pour la jeunesse (avec Tintin et Le journal de Spirou essentiellement), le scoutisme et l’enseignement catholique. Tous participent d’une même dynamique qui montrent l’importance du pilier catholique en Belgique. La Patrouille des castors représente en ce sens un idéal chrétien, voire royaliste, notamment lorsqu’ils remettent un roi sur le trône dans La Couronne cachée (1964).

 

Scénaristes : Jean-Michel Charlier (1924-1989), MiTacq (1927-1994)

Dessinateur : MiTacq (1927-1994)

Maison d’édition : Dupuis

Année de création de La patrouille des Castors : 1954

Sources

https://www.parcoursbd.brussels/fresques/la-patrouille-castors/

Voir la fiche originale de cet objet : www.parcoursbd.brussels

Crédits

Discussion