Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 110 cm — largeur 73.5 cm — profondeur 4 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Ce portrait d’un garçon portant un chandail bleu, donnant
son titre au tableau, est peint en 1929 par l’artiste belge Hippolyte Daeye. Exposant
ce Chandail à la célèbre Galerie du
Centaure en 1930, Daeye était intégré dans un vaste réseau artistique, tout en développant
sa propre voie, à la marge. Le catalogue de sa rétrospective au Musée d’Ixelles
mentionne les années 1929-1930 comme « les plus productives, et d’expression
la plus intense d’une vérité humble et simple ».
L’artiste représente individuellement des bébés, des fillettes et des garçonnets.
Parfois ce sont ses propres enfants qui posent pour lui ; ici, il s’agit
du fils de la femme d’ouvrage. Assis sur une chaise, le garçon roux a les
épaules affaissées, les bras pliés, les genoux nus, le regard absent – l’expression
émouvante de la candeur d’un enfant capté dans son intériorité, peut-être las
de « poser ». La petite-fille de l’artiste Bernadette De Visscher-D’Haeye
a évoqué avec beaucoup de justesse ces « figures repliées sur
elles-mêmes (qui) ne font aucun geste, ne nous appellent pas ».
Pour exprimer ce naturel, cette sensibilité presque mélancolique, Daeye combine
de la peinture brossée avec quelques traits souples et prononcés, lui valant des
comparaisons avec Modigliani, dont Daeye appréciait les portraits d’enfant tels
Le Petit paysan en bleu (1918). Aux
deux peintres, les arts dits « primitifs » ont inspiré un sens de la
synthèse remarquable, s’accompagnant d’une stylisation de la figure. Dans Le chandail bleu, le nez du garçon naît
d’une longue ligne courbe, et deux virgules de peinture verte suffisent pour
suggérer son sous-pull.
La légèreté de la touche contraste avec les empâtements privilégiés par bon
nombre de ses contemporains recherchant comme lui une grande expressivité, à l’instar
de Permeke. Daeye augmente encore la force de son portrait en optant pour un
arrière-plan fait de « peinture pure », dans des teintes proches de
celles du modèle. Exploré depuis 1920 par Daeye, ce type de fond abstrait
brossé contribue à dynamiser la composition, tout en concentrant le regard sur la
figure.
Sources
Retrospectieve Hippolyte Daeye, Koninklijk Museum
voor Schone Kunsten, Antwerpen, 30.5- 9.8.1964.
CORBET, A., Hippolyte Daeye, De Sikkel, Antwerpen, 1949.
DE VISSCHER-D’HAEYE, B., Hippolyte Daeye
1873-1942, genèse d’une peinture, monographie éditée à l'occasion de
l'exposition organisée au Musée d’Ixelles, Bruxelles, 27.4-4.6.1989 et au
Provinciaal Museum voor Moderne Kunst à Ostende, 1.7-25.9.1989, Crédit
Communal, Bruxelles, p. 45, p. 113.
MILO, J., Hippolyte Daeye, in Cahiers de Belgique, Avril 1930, n°4, p. 121.
Discussion