Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 34 cm — largeur 24.5 cm — profondeur 1.2 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Louise Danse a été formée aux arts par son père, le
graveur bruxellois Auguste Danse. Membre de la Société des Aquafortistes Belges et du groupe L’Estampe, elle nous a surtout
laissé un corpus dessiné et gravé, dont cette aquarelle, qui a été léguée au
musée par Octave Maus, figure de proue de la fin-de-siècle belge.
Réalisée vers 1900, Orchidées est représentative
de l’Art Nouveau alors en vogue. Célébrant les formes organiques, ce mouvement
suggère l’osmose entre les végétaux, les animaux, et l’homme - ou plutôt, dans
le contexte de l’Art Nouveau, la femme.
Comme souvent, Louise Danse représente sa protagoniste
de profil, de façon à accentuer la ligne sinueuse de son cou et de son visage.
Avec sa tête inclinée vers l’arrière, ses paupières entrouvertes et ses lèvres
charnues, son expression est sensuelle et voluptueuse. Mais le spectateur
attentif remarque un serpent provenant de son crâne, venu cracher son venin -
la figure gracile serait-elle une Gorgone en devenir ? Une critique de
l’époque, Judith Cladel, reconnaît bel et bien la femme fatale emblématique de
la fin-de-siècle dans l’œuvre de Danse, quand elle décrit “ces serpents (qui) projettent vers de roses
lèvres de nymphes, sœurs de Salammbô à l’ingénue perversité, leurs dards bifides”.
Le serpent s’enroule autour de la tige d’une orchidée,
plante exotique également prisée par d’autres artistes de l’Art Nouveau, à
l’instar d’Emile Gallé et Louis Majorelle. Ses fleurs viennent envahir la
figure et se nicher dans sa chevelure - flore et femme ne font plus qu’un, dans
un ballet de lignes ondoyantes. L’ensemble est hautement décoratif, ce qui est
encore exacerbé par l’arrière-plan iridescent fait de petites touches orangées
et turquoise, et l’insertion de l’aquarelle dans un passe-partout en tissu
rose, complété par un cadre ornemental.
Sources
CREUSEN, A., Femmes artistes en Belgique XIXe et début XXe siècle, L’Harmattan, Parijs, 2007, pp. 70-71, pp. 295-296.
FOUCHER ZARMANIAN, C., "Aux femmes surtout la gravure ? La reproduction dans l’œuvre de Marie (1866-1942) et Louise Danse (1867-1948), artistes symbolistes", Nouvelles de l’estampe, 249, 2014, p. 50.
LAOUREUX, D. (éd.), Femmes artistes. Les peintresses en Belgique (1880-1914), Silvana Editoriale, Milaan, 2016, p. 28.
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