Datation

1900 (s.d.)

Type d'objet

Style

Art nouveau

Inscriptions

"Louise Danse" (signé en bas à gauche)

Dimensions

hauteur 16 cm — largeur 11 cm (sans cadre)
hauteur 34 cm — largeur 24.5 cm — profondeur 1.2 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

OM 42

Identifiant Urban

30538
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Description

Louise Danse a été formée aux arts par son père, le graveur bruxellois Auguste Danse. Membre de la Société des Aquafortistes Belges et du groupe L’Estampe, elle nous a surtout laissé un corpus dessiné et gravé, dont cette aquarelle, qui a été léguée au musée par Octave Maus, figure de proue de la fin-de-siècle belge.

Réalisée vers 1900, Orchidées est représentative de l’Art Nouveau alors en vogue. Célébrant les formes organiques, ce mouvement suggère l’osmose entre les végétaux, les animaux, et l’homme - ou plutôt, dans le contexte de l’Art Nouveau, la femme.

Comme souvent, Louise Danse représente sa protagoniste de profil, de façon à accentuer la ligne sinueuse de son cou et de son visage. Avec sa tête inclinée vers l’arrière, ses paupières entrouvertes et ses lèvres charnues, son expression est sensuelle et voluptueuse. Mais le spectateur attentif remarque un serpent provenant de son crâne, venu cracher son venin - la figure gracile serait-elle une Gorgone en devenir ? Une critique de l’époque, Judith Cladel, reconnaît bel et bien la femme fatale emblématique de la fin-de-siècle dans l’œuvre de Danse, quand elle décrit “ces serpents (qui) projettent vers de roses lèvres de nymphes, sœurs de Salammbô à l’ingénue perversité, leurs dards bifides”.

Le serpent s’enroule autour de la tige d’une orchidée, plante exotique également prisée par d’autres artistes de l’Art Nouveau, à l’instar d’Emile Gallé et Louis Majorelle. Ses fleurs viennent envahir la figure et se nicher dans sa chevelure - flore et femme ne font plus qu’un, dans un ballet de lignes ondoyantes. L’ensemble est hautement décoratif, ce qui est encore exacerbé par l’arrière-plan iridescent fait de petites touches orangées et turquoise, et l’insertion de l’aquarelle dans un passe-partout en tissu rose, complété par un cadre ornemental.

Sources

CREUSEN, A., Femmes artistes en Belgique XIXe et début XXe siècle, L’Harmattan, Parijs, 2007, pp. 70-71, pp. 295-296.

FOUCHER ZARMANIAN, C., "Aux femmes surtout la gravure ? La reproduction dans l’œuvre de Marie (1866-1942) et Louise Danse (1867-1948), artistes symbolistes", Nouvelles de l’estampe, 249, 2014, p. 50.

LAOUREUX, D. (éd.), Femmes artistes. Les peintresses en Belgique (1880-1914), Silvana Editoriale, Milaan, 2016, p. 28.

Crédits

Discussion