Emplacement

Exposé hors du Musée

Datation

1896

Type d'objet

Techniques

Exposition

Belgian art, Kunstmuseum Brandts Odense, 02 février 2024 — 01 septembre 2024
Arte Belga , Fundacion Bancaja Valencia, 05 avril 2023 — 30 juillet 2023
Belgian art Malaga, Thyssen Malaga, 11 octobre 2022 — 05 mars 2023
Chefs-d'oeuvre-Belgische kunst, Singer Laren, 14 décembre 2021 — 13 février 2022
Nuits électriques, MUMA Le Havre, 03 juillet 2020 — 01 novembre 2020
Ensor, Magritte, Alechinsky, chefs d'oeuvre du Musée d'Ixelles, Lodève (France), 23 septembre 2019 — 23 février 2020

Inscriptions

" W.D./ de/ 96N" (monogramme et date b.d.)

Dimensions

hauteur 46 cm — largeur 63.7 cm (sans cadre)
hauteur 72.4 cm — largeur 89.9 cm — profondeur 5.4 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

OM 44

Identifiant Urban

30585
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Description

Cet Effet de nuit de 1896 est représentatif des nocturnes qui occupent alors l’artiste William Degouve De Nuncques. A la fin des années 1890, l’artiste produit plusieurs vues de plaines, de parcs ou de forêts, monochromes car noyés dans une même lumière vespérale. S’il lui arrive d’y situer des paons ou des cygnes, Degouve privilégie les paysages dénués de toute figure. Ici, la présence humaine est uniquement suggérée à travers les lumières des maisons qui ponctuent ce qui est probablement le paysage brabançon, que Degouve se plaît à retrouver entre ses voyages à l’étranger.

Comme le pointe le titre, l’artiste n’ancre toutefois pas sa représentation dans un environnement. Au contraire, il cherche à transcender la réalité, par l’expression à la fois plus personnelle et plus universelle d’une atmosphère telle qu’elle est perçue par un individu. Par sa dissipation des contours, le nocturne est investi comme un moyen poétique de déréalisation, comme l’a exposé l’historien de l’art Denis Laoureux. Le choix du pastel est significatif à cet égard : poussière légère et vaporeuse, le pastel se prête à l’évocation d’une vision enveloppée de brume bleue. Par de telles préférences, Degouve s’inscrit dans le symbolisme fin-de-siècle, véhiculé en Europe notamment par les avant-gardes belges des XX et de la Libre Esthétique - l’artiste offrira d’ailleurs cet Effet de nuit à la figure de proue de ces mouvements, Octave Maus.

Autour de ces cercles gravitent d’autres artistes se livrant à des nocturnes, comme l’Américain James McNeil Whistler. Le traitement de Degouve diffère cependant de celui de Whistler, dont les nocturnes jaillissent souvent d’explosions informelles, tandis que Degouve fait naître le monde évocateur mais épuré d’Effet de nuit à partir d’un agencement presque cartésien d’horizontales et de verticales. L’artiste a résumé sa démarche ainsi : “Pour faire un tableau, il suffit de prendre des couleurs, de tracer des lignes et de remplir le reste avec du sentiment.”

Sources

Musée communal d'Ixelles, par Nicole d'Huart et Bruno Fornari, Bruxelles: Crédit Communal (Musea Nostra), 1994, p.54.

Improvising Rivers, Poems by David Jauss, Cleveland State University Petry Center, 1995, photo de couverture.

Le symbolisme en Belgique, par Michel Draguet, Bruxelles : Fonds Mercator / Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 2010, p.88.

LEBLANC C. (dir.), L’Art belge. Entre rêves et réalités. Chefs d’œuvres du Musée d’Ixelles, ed. Silvana Editoriale, 2014.

Johan De Smet et Cathérine Verleysen, Emile Verhaeren. De schrijver-criticus en de kunst van zijn tijd (L’écrivain-critique et l’art de son temps (1881-1916), Museum voor Schone Kunsten, Gand, Ed. Snoeck, 2016.

CASTANET P.-A., JOUBERT M., Tristan et Isolde : de l'aube au crépuscule, Mythes, musiques, scènes et films, In: Le Paon d'Héra, (12), Presses universitaires de Franche-Comté, 2022, p.108.
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