Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Exposition
Inscriptions
Dimensions
hauteur 72.4 cm — largeur 89.9 cm — profondeur 5.4 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Cet Effet de
nuit de 1896 est représentatif des nocturnes qui occupent alors l’artiste
William Degouve De Nuncques. A la fin des années 1890, l’artiste produit
plusieurs vues de plaines, de parcs ou de forêts, monochromes car noyés dans
une même lumière vespérale. S’il lui arrive d’y situer des paons ou des cygnes,
Degouve privilégie les paysages dénués de toute figure. Ici, la présence
humaine est uniquement suggérée à travers les lumières des maisons qui
ponctuent ce qui est probablement le paysage brabançon, que Degouve se plaît à
retrouver entre ses voyages à l’étranger.
Comme le
pointe le titre, l’artiste n’ancre toutefois pas sa représentation dans un
environnement. Au contraire, il cherche à transcender la réalité, par
l’expression à la fois plus personnelle et plus universelle d’une atmosphère
telle qu’elle est perçue par un individu. Par sa dissipation des contours, le
nocturne est investi comme un moyen poétique de déréalisation, comme l’a exposé
l’historien de l’art Denis Laoureux. Le choix du pastel est significatif à cet
égard : poussière légère et vaporeuse, le pastel se prête à l’évocation d’une
vision enveloppée de brume bleue. Par de telles préférences, Degouve s’inscrit
dans le symbolisme fin-de-siècle, véhiculé en Europe notamment par les
avant-gardes belges des XX et de la Libre Esthétique - l’artiste offrira
d’ailleurs cet Effet de nuit à la figure de proue de ces mouvements, Octave
Maus.
Autour de
ces cercles gravitent d’autres artistes se livrant à des nocturnes, comme
l’Américain James McNeil Whistler. Le traitement de Degouve diffère cependant de
celui de Whistler, dont les nocturnes jaillissent souvent d’explosions
informelles, tandis que Degouve fait naître le monde évocateur mais épuré
d’Effet de nuit à partir d’un agencement presque cartésien d’horizontales et de verticales. L’artiste a résumé sa démarche ainsi : “Pour faire un tableau, il
suffit de prendre des couleurs, de tracer des lignes et de remplir le reste
avec du sentiment.”
Sources
Discussion