Datation

1915

Type d'objet

Style

symbolisme
post-impressionnisme

Inscriptions

"WDdeN" (signature, peint, en bas à droite)
"15" (daté, peint, en bas à droite)

Dimensions

hauteur 112 cm — largeur 170 cm

Numéro d'inventaire

45

Identifiant Urban

38610
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Description

Le paysagiste William Degouve de Nuncques commence à dessiner très tôt sans jamais suivre d'enseignement artistique à proprement parler, hormis les conseils prodigués par le peintre néerlandais Jan Toorop  (Purworejo 1858 – La Haye 1928) avec lequel il partage un atelier à Machelen en 1883. Il se lie également avec le peintre Henry de Groux (Bruxelles 1866 – Marseille 1930) qui le prend comme modèle. Encouragé par Auguste Rodin, William Degouve de Nuncques connaît ses premiers succès au salon de Paris de 1894. La même année, il épouse la belle-sœur d’Émile Verhaeren, l'artiste peintre Juliette Massin renforçant ainsi ses liens avec les milieux symbolistes. Commence alors sa période dite brabançonne, durant laquelle il met en place un type de paysage « proprement symboliste », au climat spirituel et mélancolique, revêtant parfois des aspects surnaturels et des climats étranges accentués par les ambiances nocturnes qui préfigurent le surréalisme. Invité au salon annuel du Groupe des XX de 1893,  il rejoint l'association La Libre Esthétique.

Hiver, toile de grandes dimensions, datée de 1915, appartient à la période dite hollandaise du peintre, laquelle s’étend de 1915 à 1919, c’est à dire les années de guerre durant lesquelles William Degouve de Nuncques, à l’âme inquiète, se réfugie aux Pays-Bas, restés neutre durant le conflit, loin du bruit et de la fureur des hommes. Le peintre revient vers une conception plus classique du paysage et développe un goût pour les paysages désolés et atones de l’hiver ou de l’automne. Dès le début de sa carrière le peintre a peint des paysages enneigés, à l’atmosphère paisible et apaisante comme Hiver en Brabant de 1888 (Otterlo, Kröller-Müller-Museum). Leur nombre s’accrut à partir de 1911, élaborant une peinture sobre et mélancolique, tendance que l’invasion allemande de la Belgique va accentuer. Ses toiles peintes durant la Grande guerre présentent des compositions de plus en plus dépouillées, presque abstraites, aux tons éteints et aux lignes estompées qui expriment davantage encore une sorte d’enfermement de soi dans la solitude, le silence et la paix comme autant d’échos assourdis à la désolation de la guerre à la fois si proche et si lointaine. Le tableau de Schaerbeek est une des œuvres les plus importantes de cette période.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2022

Sources

Sur l’œuvre : 

Cat. expo. Réveil littéraire et artistique : Schaerbeek 1880-1930, Hôtel communal de Schaerbeek, du 16.12.1998 au 31.01.1999, n°17.

WIJGERGANS, H., « "J’ai marché seul": le paysage comme maître », dans William Degouve de Nuncques : maître du mystère, cat. exp., Musée Félicien Rops & Otterlo, Kröller-Müller Museum, Namur, 2012, fig. p. 80.

Sur l’artiste :

HAESAERTS, L. & P., William Degouve de Nuncques, Bruxelles, Éditions des Cahiers de Belgique, 1935.

DE RIDDER, A., William Degouve de Nuncques,  Bruxelles, Elsevier, 1957.

Cat. expo.  W. Degouve de Nuncques, Bruxelles, Hôtel de Ville, 1977.

Cat. expo. William Degouve de Nuncques, Stavelot, Musée de l’ancienne abbaye, 1979.

Cat. expo. William Degouve de Nuncques : maître du mystère,  Musée Félicien Rops & Otterlo, Kröller-Müller Museum, Namur, 2012.

Crédits

Discussion