Emplacement
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Exposition
Dimensions
hauteur 112 cm — largeur 136.6 cm — profondeur 10.5 cm (avec cadre)
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
« Un
des lions de l’exposition actuelle », « un succès très mérité »… C’est en ces
termes que la critique évoque La Consolation (ou La visite de condoléances)
d’Alfred Stevens présentée au Salon de Paris de 1857, où le peintre belge
installé à Paris expose quatre tableaux. La Consolation constitue sa première
grande vente, à un collectionneur de Berlin.
Après avoir exploré dans un premier temps des thématiques sociales et
historiques, Alfred Stevens se tourne vers la peinture de genre, figurant des
dames aisées dans leurs intérieurs. La Consolation est sa première œuvre consacrée
au veuvage dans la haute société, thème qu'il revisitera.
Deux dames en deuil – une mère et sa fille ? – rendent une visite de
première sortie à une amie, exposant la codification autour du deuil sous le
Second Empire. Le crêpe noir lourd et épais est de mise les premières
semaines, suscitant un contraste frappant avec la robe de l’hôtesse, en
mousseline blanche lisérée de rose. Visiteur de l’exposition de 1857, l’écrivain
Jules Verne nous a laissé ces lignes à propos du tableau : « M.
Stevens réussit avec beaucoup de talent ces sujets si simples auxquels il donne
un indicible attachement ; il est impossible de ne pas se reporter à quelque
situation semblable où l’on s’est trouvé ; il semble que l’on connaisse cette
jeune fille qui pleure, cette jeune fille qui console, et sans trop chercher,
on pourrait dire leur nom ; de là le charme de ces sujets empruntés à notre
souvenir ».
Plus encore que l’illustration d’une perte et des émotions qu’elle entraîne, la
Consolation est une mise en scène de la Parisienne de son temps, ses appartements, sa toilette, sa vie, dépeints
avec élégance et minutie – un univers mondain et une facture léchée qui vont faire la renommée
de l’artiste.
Stevens s’inscrit dans la modernité du moment par son choix de cadrage
rappelant la photographie alors naissante (le fauteuil « coupé » à gauche),
et la présence de touches orientales (le pouf, accent de couleur remarquable à
l’avant-plan). Comme le souligne son contemporain Théophile Gautier, « Alfred
Stevens peint l’heure présente, la femme actuelle, la mode d’aujourd’hui. Il
sera historique dans cent ans, et l’on consultera ses tableaux comme des
documents précieux ».
Sources
Discussion