Nature morte au cupidon

Peintre réaliste et postimpressionniste, de fleurs, de scènes de genre, de natures mortes, de portraits et de nus féminins, Georges Vanzevenberghen fut élève à l’école de Dessin de Molenbeek-Saint-Jean, sa commune natale, où il deviendra plus tard professeur à son tour. Il entra ensuite dans la classe de peinture décorative à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, et achève sa formation auprès de son parent, le peintre d’animaux de ferme et de paysages, Jan Stobbaerts (Anvers 1838 – Schaerbeek 1914). Ce dernier eut une influence prépondérante sur lui, notamment dans son goût pour la couleur et sa technique brillante au modelé tantôt velouté, tantôt nerveux et rond. Il expose dès 1909 et participe à plusieurs salons triennaux. Il fut membre des cercles Le Labeur et Pour l’Art. En 1932, il obtient le Prix Émile Sacré et en 1953, il fut élu membre de l’Académie royale de Belgique.

Par le choix des objets, leur disposition sur la table couverte d’un tapis à dominantes rouges et par les accords chromatiques, Nature morte au cupidon puise son inspiration dans les natures mortes flamandes et hollandaises du XVIIe siècle. Cependant, la présence de la fenêtre inondée de lumière à l’arrière plan est une invention originale de Georges Vanzevenberghen. Ce procédé d’introduire une source de lumière depuis l’arrière-plan dans ses natures mortes, avec ou sans figures accessoires, n’est pas unique dans son œuvre, en témoignent, notamment, deux tableaux appelés Couleurs, conservés aux Musées royaux des Beaux-Arts (inv. 9441 et 9442). Peintre intimiste, exaltant la couleur et magnifiant la forme plastique, Georges Vanzevenberghen fut soucieux de capter le caractère essentiel des matières qu’il combine astucieusement. Comme l’écrit son biographe R. Janssens, « c’est surtout dans ses Bouquets somptueux de Scabieuses, de Zinias, de Soucis, d’Immortelles, et dans ses Coins de table aux précieux accessoires, que s’est révélée sa personnalité (…) Il excelle à exprimer l’éclat de la fleur, la pulpe charnue du fruit, la souplesse d’un tissu, la transparence du cristal, le brillant du métal, la dureté du marbre » (p. 8 & 9). Nature morte au cupidon est encastré dans un lambris au-dessus d’une cheminée.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2022