Coin de village sous la neige

Georges Latinis montre très tôt des dispositions pour le dessin. Il peint son premier tableau à l’âge de treize ans. Élève du sculpteur Ernest Bastin (1863-1926), il étudie ensuite à l’atelier libre L’Effort sous la direction d’Auguste Oleffe (1867-1931). Latinis débute au cercle bruxellois Le Lierre où il expose régulièrement. Il peint surtout des paysages, des vues de ville et de village. Son art témoigne d’un souci de géométrisation des masses et de simplification des lignes. Le dessin est d’une grande précision, les couleurs et les tons épurés. Il fut membre des Indépendants et de l’Académie Brabançonne. Il participe à de nombreux salons tant en Belgique qu’à l’étranger. En 1924, la galerie bruxelloise Manteau organise une importante rétrospective de son œuvre. Il fut nommé professeur de dessin à l’École industrielle de Schaerbeek en 1922.

Georges Latinis réalise Coin de village sous la neige au sommet de sa carrière artistique. Dans sa monographie consacrée à l’artiste, Marc-Antoine Pierson écrit au sujet de ce tableau  : « A gauche, le mur brun-rougeâtre d’un hangar – puis le mur bas du cimetière qui entoure l’église. A droite, à l’avant-plan, le profil austère d’une maison : masse mauve. La tour de l’église, d’un dessin pur et stylisé, se détache sur un ciel d’hiver : gris-acier. Derrière la maison mauve de l’avant-plan, la lumière jaillit. Lumière d’hiver, étonnante, éblouissante sur la neige. Elle lui donne des reflets insoupçonnés, blanc-ocrés. Cette lumière coule sur la route qui descend de l’église – semble envahir la toile entière, prête à sortir de son cadre » (Marc-Antoine Pierson, p.27).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, C. Ekonomides, 2023