Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Lieu de création
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Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Emmanuel van den Bussche, lauréat du Prix de
Rome en 1863, a connu une carrière strictement académique, à l’instar de nombreux
artistes récompensés ayant entrepris le voyage d’Italie durant la seconde
moitié du XIXe siècle. Voyageur, il séjourna à Rome, dans toute
l’Europe et au Moyen Orient. Formé à l’Académie d’Anvers dans la veine
historico-romantique de Nicaise de Keyser (1813 – 1887), il y devint professeur
en 1872, puis enseigna à Bruxelles à partir de 1886. Il réalisa quelques
peintures murales, notamment pour l’Hôtel des Postes à Bruxelles, et participa à
de nombreuses expositions (Anvers, Bruxelles, Gand, Namur) entre 1860 et 1880.
La Vestale
présente, dans une atmosphère sombre, une jeune femme assise sur le piédestal
d’un monument classique circulaire et sacré, comme l’indique l’inscription DIVA
gravée en haut dans la pierre : le temple de Vesta, divinité du foyer dans la
Rome antique, et dont le temple représentait le foyer de l’État.
À l’arrière-plan, sous un ciel crépusculaire de mauvais augure, un homme drapé
et couronné, le Grand Pontife, indique la femme à des soldats armés. Elle, vêtue
d’une ample stola blanche, échevelée, semble abattue et résignée au
malheur, le regard plongé dans une introspection sinistre. Devant elle, la
cause de son châtiment imminent : un instrument à feu et des morceaux de
charbon éteints. La vestale a laissé s’éteindre le feu sacré.
Le thème antique et le style – canon esthétique,
visage au nez grec – se rattachent au néoclassicisme, tandis que le tragique de
la scène et l’approche négative du monde romain, dont la religion est ici
dépeinte comme barbare et cruelle, sont des éléments typiques du romantisme.
Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2022
Sources
Sur l’artiste :
DUPONT, C.A., Modèles italiens et traditions nationales.
Les artistes belges en Italie (1830-1914), vol. I, Bruxelles, 2005, p. 5-11, 209-210, 274-275, 646.
VAN KALCK, M., Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van
België: twee eeuwen geschiedenis, 2003, p. 266.
BÉNÉZIT, E., Dictionary of
Artists, vol. 3, Paris, 2006, p. 89-90.
PIRON, P., Dictionnaire des artistes plasticiens de
Belgique des XIXe et XXe siècles, Ohain, 2003, p. 1370.
BERKO, P. et V., Dictionary of Belgian
painters born between 1750 & 1875, Bruxelles, 1981, p. 667.
FLIPPO, W.M., Lexicon of the
Belgian romantic painters, Anvers, 1981, s.n. (Bussche Joseph-Emmanuel, van
den).
La Meuse, 28/06/1865, p. 3.
Sources utilisées pour le contexte (romantisme belge et réception de
l’Antiquité) :
CLERBOIS, S., « Jean Delville, Prix de
Rome : l’Antiquité et le symbolisme belge », dans : TSINGARIDA, A. et VERBANCK-PIÉRARD, A. (éds), L'Antiquité
au service de la modernité ? : la réception de l'antiquité classique en
Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque international, 27-29/04/2005,
Université libre de Bruxelles, Musée royal de Mariemont, Bruxelles, 2008, p.
83-92.
MARÉCHAL, D., « À propos du
romantisme et de bien davantage. La peinture belge au temps du Roi Léopold
Ier dans un large contexte », dans : MARÉCHAL,
D. et al. (éds)., Le romantisme en Belgique : Entre réalités, rêves
et souvenirs. Catalogue de l’Exposition, Bruxelles, Musées royaux des
Beaux-Arts de Belgique, Espace Culturel ING, Musée Antoine Wiertz 18.03 2005 -
31.07 2005, Bruxelles, 2005, p. 11-19.
COUËLLE, C., « Hector Leroux (1829-1900) : un
peintre du XIXe siècle voué à l’Antique », Journées de l’Antiquité
2008. Université de La Réunion, Faculté de Lettres et de Sciences humaines,
p.210-245 (en particulier pour les Vestales, p. 211-227).
Discussion