Datation

Entre 1864 et 1900 (Après le voyage de Rome 1864 - 1866)

Type d'objet

Style

romantisme

Lieu de création

Paris

Inscriptions

"La Vestale Emmanuel Van den Bussche Paris" (peint, en bas à droite)

Dimensions

hauteur 180 cm — largeur 150 cm

Numéro d'inventaire

350

Identifiant Urban

38888
voir plus

Description

Emmanuel van den Bussche, lauréat du Prix de Rome en 1863, a connu une carrière strictement académique, à l’instar de nombreux artistes récompensés ayant entrepris le voyage d’Italie durant la seconde moitié du XIXe siècle. Voyageur, il séjourna à Rome, dans toute l’Europe et au Moyen Orient. Formé à l’Académie d’Anvers dans la veine historico-romantique de Nicaise de Keyser (1813 – 1887), il y devint professeur en 1872, puis enseigna à Bruxelles à partir de 1886. Il réalisa quelques peintures murales, notamment pour l’Hôtel des Postes à Bruxelles, et participa à de nombreuses expositions (Anvers, Bruxelles, Gand, Namur) entre 1860 et 1880.

La Vestale présente, dans une atmosphère sombre, une jeune femme assise sur le piédestal d’un monument classique circulaire et sacré, comme l’indique l’inscription DIVA gravée en haut dans la pierre : le temple de Vesta, divinité du foyer dans la Rome antique, et dont le temple représentait le foyer de l’État.
À l’arrière-plan, sous un ciel crépusculaire de mauvais augure, un homme drapé et couronné, le Grand Pontife, indique la femme à des soldats armés. Elle, vêtue d’une ample stola blanche, échevelée, semble abattue et résignée au malheur, le regard plongé dans une introspection sinistre. Devant elle, la cause de son châtiment imminent : un instrument à feu et des morceaux de charbon éteints. La vestale a laissé s’éteindre le feu sacré.

Le thème antique et le style – canon esthétique, visage au nez grec – se rattachent au néoclassicisme, tandis que le tragique de la scène et l’approche négative du monde romain, dont la religion est ici dépeinte comme barbare et cruelle, sont des éléments typiques du romantisme.

Ce tableau, peint à Paris, fut certainement exécuté suite à l’expérience romaine de van den Bussche (1864 à 1866), durant laquelle il avait développé le thème de la décadence romaine avec Le Dernier Romain (disparu ?), toile monumentale envoyée depuis Rome pour être exposée en Belgique comme premier fruit du prestigieux prix.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2022

Sources

Sur l’artiste :

DUPONT, C.A., Modèles italiens et traditions nationales. Les artistes belges en Italie (1830-1914), vol. I, Bruxelles, 2005, p. 5-11, 209-210, 274-275, 646.

VAN KALCK, M., Koninklijke Musea voor Schone Kunsten van België: twee eeuwen geschiedenis, 2003, p. 266.

BÉNÉZIT, E., Dictionary of Artists, vol. 3, Paris, 2006, p. 89-90.

PIRON, P. Dictionnaire des artistes plasticiens de Belgique des XIXe et XXe siècles, Ohain, 2003, p. 1370.

BERKO, P. et V., Dictionary of Belgian painters born between 1750 & 1875, Bruxelles, 1981, p. 667.

FLIPPO, W.M., Lexicon of the Belgian romantic painters, Anvers, 1981, s.n. (Bussche Joseph-Emmanuel, van den).

La Meuse, 28/06/1865, p. 3.

Sources utilisées pour le contexte (romantisme belge et réception de l’Antiquité) :

CLERBOIS, S., « Jean Delville, Prix de Rome : l’Antiquité et le symbolisme belge », dans : TSINGARIDA, A. et VERBANCK-PIÉRARD, A. (éds), L'Antiquité au service de la modernité ? : la réception de l'antiquité classique en Belgique au XIXe siècle. Actes du Colloque international, 27-29/04/2005, Université libre de Bruxelles, Musée royal de Mariemont, Bruxelles, 2008, p. 83-92.

MARÉCHAL, D., « À propos du romantisme et de bien davantage. La peinture belge au temps du Roi Léopold Ier dans un large contexte », dans : MARÉCHAL, D. et al. (éds)., Le romantisme en Belgique : Entre réalités, rêves et souvenirs. Catalogue de l’Exposition, Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Espace Culturel ING, Musée Antoine Wiertz 18.03 2005 - 31.07 2005, Bruxelles, 2005, p. 11-19.

COUËLLE, C., « Hector Leroux (1829-1900) : un peintre du XIXe siècle voué à l’Antique », Journées de l’Antiquité 2008. Université de La Réunion, Faculté de Lettres et de Sciences humaines, p.210-245 (en particulier pour les Vestales, p. 211-227).

Crédits

Discussion