Village sous la neige

Isidore Verheyden est le fils du peintre de genre Jean-François Verheyden (1806-1899). À part quelques portraits et natures mortes, il sera fidèle à la peinture de plein air tout au long de sa carrière. Après avoir quitté l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, où il étudia le dessin, il entre dans l’atelier libre de Jean-François Portaels (1818-1895). Ensuite, il se rapproche des peintres de l’école de Tervuren et peint dans un style réaliste lumineux. En 1874, installé dans une petite maison de Hoeilaart, dont il a réalisé lui-même les plans, Verheyden fait de fréquentes excursions en forêt de Soignes pour y peindre sur le motif. Il devient membre des XX en 1884 mais démissionne en 1888. En 1900 il est désigné comme premier professeur de peinture d’après nature à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles.

Village sous la neige est réalisé dans une gamme de tons blancs, bruns et gris, ponctuée de quelques accents de couleurs plus vives. Cette manière de rendre les gris est une tendance typique du luminisme belge. L’œuvre a été peinte sur le motif avec brio et spontanéité. La qualité d’observation et d’exécution dont l’artiste fait preuve ici le place parmi les virtuoses de l’école paysagiste belge du XIXe siècle. Camille Lemonnier remarque avec justesse : 

« Il fut non seulement un peintre : il fut surtout le Peintre, peignant comme le pommier donne ses pommes, comme l’eau coule, comme après l’hiver c’est le printemps qui recommence. […] Son bon sens rude dédaigna les allégories : il peignit la visibilité et l’évidence à travers le drame de la vie et de la mort. Il les peignit en Flamand grisé de lumière, d’air, de mouvement et chez qui prévaut la spontanéité du tempérament ». (Lemonnier, 1910a, s.p.).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, C. Ekonomides, 2021