Adoration du Saint-Sacrement par des anges
Francisco de Zurbaran (anciennement attribué à)
Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Lieu de création
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Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Ce tableau est l’œuvre d’un artiste sachant manier le pinceau avec dextérité. Il nous suffit d’observer la manière dont il a représenté l’étincelant ostensoir d’argent pour nous en convaincre. On découvre, suggéré avec beaucoup de délicatesse, une crucifixion dans la lunule d’exposition.
L’attribution du
tableau au peintre espagnol Francisco de Zurbarán, comme indiqué dans le catalogue du musée Speekaert, ne peut
toutefois être retenue. Le tableau ne
présente ni dans la facture, ni dans les types d’anges, ni encore dans sa
thématique les caractéristiques de l’œuvre ascétique, ténébriste et sculpturale
du peintre espagnol. La spiritualité démonstrative, triomphante de l’exposition
du Saint-Sacrement dans le tableau de Saint-Gilles n’appartient en effet pas à
l’univers de Zurbarán. Dans les tableaux de ce
peintre, la flamme spirituelle, intense et brûlante, se fige, se raidit et se
monumentalise dans une sorte de silence mystique et méditatif. Zurbarán s’inscrit autant dans la tradition du maniérisme
qu’appartenant au baroque, dernier style auquel participe pleinement cette Adoration
du Saint-Sacrement par des anges. Il
s’agit plutôt de l’œuvre d’un peintre baroque flamand du XVIIe
siècle. On pense notamment à Theodoor Rombouts. On retrouve en effet des
angelots assez proches dans Saint
Augustin d’Hippone lave les pieds du Christ des Musées royaux des
Beaux-Arts d’Anvers, peint par ce dernier en 1636, ou encore à Godfried Maes le
Jeune avec La Résurrection d'un mort par saint
Martin de Tours de l’église Saint-Martin d’Alost, tableau daté de 1686.
Dans ce dernier, la conception de la trouée lumineuse et le traitement des
nuages peuplés de séraphins offrent également des points de comparaison
intéressants.
L’ostensoir a la particularité d’avoir son pied sous la forme d’un ange debout, levant les bras et tenant au-dessus de sa tête la lunule entourée d’un soleil rayonnant. Ce type raffiné d’ostensoir est rare, notamment dans l’orfèvrerie des Pays-Bas où l’on ne connaît qu’un exemplaire à l’église Saint-Jacques à Anvers, datant du début du XVIIIe siècle (IRPA B032188). Mais l’ange est de conception complètement différente. Par contre, on retrouve un ostensoir similaire dans le tableau anonyme français Anne d'Autriche, reine de France et régente de Louis XIV adorant le saint Sacrement en compagnie avec Catherine de Bar lors du transfert de l'abbaye bénédictine de l'Adoration perpétuelle rue Féron à Paris en 1653 (localisation non référencée).
Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2020
Sources
Musée L. Speekaert : Inventaire des tableaux, meubles et objets
d’art appartenant à la Commune de Saint-Gilles
(Manuscrit. Archives, administration communale), Au second (étage) derrière, 3°
Tableaux anciens, n°4 : « Zurbaran
(espagnol) 1 Tableau 3 anges (inconnu) ». Homard. Corneille De
Heem »
Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be
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