La Barrière de Saint-Gilles vers 1890

Cette naïve et sympathique vue de la Barrière de Saint-Gilles a été peinte par Marie Vanden Eycken, artiste amateur. Le tableau, de format allongé, présente dans des couleurs douces, l’auberge de la Barrière, ancien relais de diligences faisant angle entre, à gauche, l’ancienne ruelle du Moulin à Vent et, à droite, la chaussée d’Alsemberg. Les rues aux perspectives déformées sont animées par un cheval attelé à une calèche et quelques personnages pittoresques disposés de ci de là comme de petits santons.

Les informations concernant cette œuvre proviennent de deux savoureux articles de journaux, publiés par le petit-fils de l’artiste, Jean d’Osta, dans La dernière Heure du 24/12/1938 et Le Soir du 26/09/1975.

La datation du tableau peut être située entre 1892, moment où la municipalité décida la démolition de la ruelle du Moulin à Vent et du bloc de l’auberge, et 1895, moment de la mise en œuvre de ces travaux pour l’aménagement de l’actuelle avenue Paul Dejaer.

Marie Vanden Eycken a réalisé cette vue depuis sa chambre située au second étage du bâtiment de l’autre côté de la place. Au rez-de-chaussée, sous les pieds de l’artiste, se trouvait l’estaminet du Vieux Sabot, tenu par sa belle-sœur, Jacqueline Van Haesendonck. On imagine l’ambiance de la place et du Vieux Sabot, telle que décrite par Jean d’Osta. Trois frères, les Soetewey, y pratiquaient en alternance leur métier d’arracheur de dents, de coiffeur-barbier et de photographe-portraitiste, s’aidant du même fauteuil en bois placé dans le café de leur tante Jacqueline. Cette dernière acheta le tableau la Barrière de Saint-Gilles, et deux autres toiles similaires furent commandées par les membres de la famille à l’artiste.