Datation

1643

Type d'objet

Exposition

De Durer à Tiepolo, Musée des arts anciens-Namur, 18 juin 2021 — 12 septembre 2021
, Stadhuismuseum, Zierikzee, 13 avril 2019 — 29 mars 2020

Inscriptions

"1643" (b.d. )

Dimensions

hauteur 60 cm — largeur 103 cm (sans cadre)
hauteur 62.5 cm — largeur 104.5 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

JBW 259

Identifiant Urban

54265
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Description

Davantage connu pour ses scènes paysannes ou des natures mortes plus fastueuses, ce gros plan sur un cabillaud constitue une rareté dans l’œuvre de François Rijckhals, peintre de l’école hollandaise au XVIIe siècle, actif à Middelburg (Zélande). Outre celui-ci, seuls deux autres tableaux similaires de sa main ont été conservés, tous réalisés vers 1642-43.

On peut rapprocher ce Cabillaud sur la plage d’autres compositions de l’époque représentant des poissons tout juste pêchés, étalés sur la côte, avec à l’arrière-plan un paysage animé, parfois réalisé par un deuxième peintre, spécialiste de cet autre genre. Mais Rijckhals se distingue de peintres comme Jan Van Kessel I ou encore Willem Ormea par son choix d’échelle originale : l’unique poisson, un cabillaud, semble démesurément grand par rapport aux personnages sur la plage, la silhouette lointaine de bâtiments et l’activité maritime à l’arrière-plan. Notons ici le renversement de la hiérarchie académique des genres picturaux, qui place traditionnellement la peinture d’histoire et la figure humaine au-dessus du paysage et de la nature morte.

Même si ce sujet n’était pas sa spécialité, Rijckhals fait preuve d’une grande maîtrise en détaillant les caractéristiques anatomiques du cabillaud - ses branchies, ses écailles, son barbillon au menton… L’inclusion en bas à droite d’un homard, crustacé jouxtant toujours le poisson chez Rijckhals, lui permet d’ajouter du rouge à sa palette, sinon dominée par des tons bruns, ocres et gris. Entre les deux animaux se trouve une gaffe, avec son crochet qui permet de sortir de l’eau de gros poissons. Ces différents éléments peuvent être interprétés comme des symboles chrétiens (le poisson pour le Christ, le homard pour la Résurrection, la gaffe pour la Sainte Lance), mais une telle nature morte doit principalement être considérée pour sa haute valeur décorative, célébrant le poisson et la pêche, emblématiques de l’alimentation et de l’économie des Provinces-Unies.

 

Sources

DEGEMBRE, M.-F., LEBLANC, C. (dir.), Impressions picturales, d’Albrecht Dürer à Félicien Rops : Les collections du Musée d’Ixelles, catalogue édité à l’occasion des expositions Quartiers d’été du musée d’Ixelles présentées par la Province de Namur au TreM.a  – Musée des Arts anciens du Namurois, Une promenade picturale. De Dürer à Tiepolo, du 18 juin au 12 septembre 2021, et au musée Félicien Rops, Un été impressionniste. De Rops à Ensor, du 18 juin au 3 octobre 2021, Mare et Martin, Paris, 2021, p. 62.

D’HUART, N., FORNARI, B., Musée communal d’Ixelles, Crédit communal de Belgique, Bruxelles, 1994, pp. 16-17. 

HELMUS, L. M. (dir.), Vis : stillevens van Hollandse en Vlaamse Meesters 1550-1700 : [exposition, Utrecht, Centraal Museum, 7 février - 9 mai 2004, Helsinki, Amos Anderson Art Museum, 26 mai - 8 août 2004], Centraal Museum, Utrecht, 2004, p. 321. 

MEIJER, Fred G., Franchoys Ryckhals. Een Zeeuwse meester uit de Gouden Eeuw, Stadhuismuseum Zierikzee, 13 april 2019 -29 maart 2020, ed. W Books, Zwolle 2019, p.78-79


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