Datation

1884

Type d'objet

Style

Réalisme

Inscriptions

"A / Omer Dierickx / 84" (signature : en bas à droite - peint)

Dimensions

hauteur 97.5 cm — largeur 131.5 cm

Identifiant Urban

66147
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Description

Après une première formation dans sa ville natale, Jules Lagae (Roulers 1862 - Bruges 1931) entre à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles en 1881, où il y obtient le premier prix de sculpture en 1883. Il se lie d’amitié avec Julien Dillens (Anvers 1849 - Bruxelles 1904) et avec Jef Lambeaux (Anvers 1852 – Bruxelles 1908), lequel met à sa disposition son atelier pour qu’il puisse travailler à sa statue Abel couché, destinée, sans succès, au concours du prix Godecharle de 1884 (plâtre, Roeselare, Stedelijke Academie voor Schone Kunsten). Cette anecdote sert de sujet au tableau d’Omer Dierickx, peintre connu pour ses grands ensembles décoratifs, dont celui de la salle de l’Europe de l’hôtel de ville de Saint-Gilles, emblématique de son talent. On connaît moins son intérêt pour la sculpture, art auquel il s’est essayé auprès de Jef Lambeaux, aux soirées duquel il était un habitué.

Le tableau,  savamment  composé autour de la figure de Jules Lagae, montre le sculpteur modelant en terre son Abel couché, en présence du modèle posant nu dans l’inconfortable attitude souhaitée par l’artiste. Une version en plâtre de la statue est posée sur une table à droite. Dans l’atelier, diverses œuvres de Jef Lambeaux voisinent avec des études en plâtre et des pièces d’anatomie. Sur l’étagère, on trouve une réduction en plâtre du Torse du Belvédère (Musées du Vatican) jouxtant un crâne et, sous la planche, un squelette suspendu à un clou à côté d’une petite cariatide ; dans l’embrasure de la fenêtre, sont accrochés un moulage de main et une copie en plâtre du buste en bas-relief de saint Jean-Baptiste du sculpteur Desiderio da Settignano (Settignano  vers 1430 - Florence 1464 ; bronze, Florence, Musée national du Bargello). Sur la tablette, on reconnaît le groupe en terre cuite, Mère et enfant de la collection Mary (cf. KIK-IRPA). Enfin, parmi les œuvres remisées dans la pièce du fond, on aperçoit une version en plâtre, grandeur nature, du groupe Le Baiser, également du maître. Nous ne connaissons pas le destin de la version en terre du tableau sur laquelle l’artiste s’affaire, ni même si elle a été achevée.

L’intérêt de l’œuvre est qu’elle représente l’intérieur, baigné de lumière, de l’atelier de Jef Lambeaux dans la Hollestraat, à Saint-Gilles. Soucieux du détail, Dierickx n’a pas hésité à représenter les giclées de plâtre sur les battants de la porte. Lambeaux conserva cet atelier jusqu’à son expropriation dans le cadre des travaux de prolongement de la rue de Savoie en 1898. La commune de Saint-Gilles le dédommagea en mettant à sa disposition un nouvel atelier rue du Tyrol.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021

Sources

Sur Omer Dierickx :

DE RUDDER, A., « Omer Dierickx peintre et décorateur, in Savoir et Beauté : Revue mensuelle publiée par la Province de Hainaut, 5é année, n°12, décembre 1925, p. 369-375.

GUISSET, J., Les peintures murales de l’hôtel de ville de Saint-Gilles, Saint-Gilles, [2020], p. 19-25.

Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be

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