Datation
Type d'objet
Ensemble
Matériaux
Techniques
Style
Inscriptions
"I. DE RUDDER" (signature : sur la base - gravé)
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Le groupe de La Force
est placé sur le départ de la rampe d’appui droit du grand escalier d’honneur
de l’hôtel de ville de Saint-Gilles. Il a pour pendant le groupe de La Prudence qui orne le départ de la
rampe d’appui gauche du même escalier. Les deux groupes se présentent chacun sous
l’aspect de deux enfants. Dans La Force,
deux garçonnets s’empoignent. L’un est assis et tient dans ses mains des
grappes de raisin, tout en enserrant les reins de celui qui, debout, tente de
desserrer l’étreinte de son comparse. Entre leurs pieds, d’autres grappes de
raisins gisent au sol.
Cette scène de lutte symbolise
la notion de force, non pas tant l’une des quatre vertus cardinales de la
tradition chrétienne, mais l’un des ressorts essentiels de l’action politique,
qui est à la fois force matérielle du travail et force morale, susceptibles
l’une et l’autre de transformer la société en l’améliorant. On retrouve
d’ailleurs cette idée de force dans l’une des compositions peintes d’Albert
Ciamberlani (1864 – 1956) décorant la
cage de l’escalier d’honneur du même édifice. Il est intéressant de remarquer que La Force de De
Rudder, à l’instar de la composition de Ciamberlani, se trouve du côté de la
salle du Conseil communal qui ne comptait que des hommes, alors que son
pendant, La Prudence, trouve un écho dans l’autre panneau de Ciamberlani,
Sérénité, univers plus tendre, et plus féminin, placé du côté de la
salle des Mariages. Il s’agit d’un exemple des oppositions complémentaires qui
sont un des fils rouges de la décoration symbolique de l’hôtel de ville de
Saint-Gilles.
À l’instar de La Prudence, La Force témoigne de l’intérêt de De Rudder pour la sculpture
baroque de nos régions, laquelle a recouru à l’image de l’enfant nu et potelé
pour traduire plastiquement des abstractions morales ou philosophiques. Cette
parenté avec l’art baroque se vérifie également dans la manière dont les
groupes de De Rudder sont agencés dans des attitudes complexes et recherchées. Le
contraste entre le groupe calme de La
Prudence et la gesticulation nerveuse du groupe de La Force mérite également d’être souligné.
Sources
LETTENS, H., « De
Rudder, Isidore », in La Sculpture
belge au 19eme siècle, II, Bruxelles, Générale de Banques, 1990,
p. 346.
Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be
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