Datation

Entre 1904 et 1912 (ca)

Type d'objet

Ensemble

sculptures - I. De Rudder - escalier d'honneur hôtel de ville de Saint-Gilles

Style

symbolisme

Inscriptions

"FORCE" (titre : sur la base - gravé)
"I. DE RUDDER" (signature : sur la base - gravé)

Dimensions

hauteur 105 cm — largeur 50 cm — profondeur 50 cm

Numéro d'inventaire

35S

Identifiant Urban

66234
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Description

Le groupe de La Force est placé sur le départ de la rampe d’appui droit du grand escalier d’honneur de l’hôtel de ville de Saint-Gilles. Il a pour pendant le groupe de La Prudence qui orne le départ de la rampe d’appui gauche du même escalier. Les deux groupes se présentent chacun sous l’aspect de deux enfants. Dans La Force, deux garçonnets s’empoignent. L’un est assis et tient dans ses mains des grappes de raisin, tout en enserrant les reins de celui qui, debout, tente de desserrer l’étreinte de son comparse. Entre leurs pieds, d’autres grappes de raisins gisent au sol.

Cette scène de lutte symbolise la notion de force, non pas tant l’une des quatre vertus cardinales de la tradition chrétienne, mais l’un des ressorts essentiels de l’action politique, qui est à la fois force matérielle du travail et force morale, susceptibles l’une et l’autre de transformer la société en l’améliorant. On retrouve d’ailleurs cette idée de force dans l’une des compositions peintes d’Albert Ciamberlani (1864 – 1956) décorant la cage de l’escalier d’honneur du même édifice. Il est intéressant de remarquer que La Force de De Rudder, à l’instar de la composition de Ciamberlani, se trouve du côté de la salle du Conseil communal qui ne comptait que des hommes, alors que son pendant, La Prudence, trouve un écho dans l’autre panneau de Ciamberlani, Sérénité, univers plus tendre, et plus féminin, placé du côté de la salle des Mariages. Il s’agit d’un exemple des oppositions complémentaires qui sont un des fils rouges de la décoration symbolique de l’hôtel de ville de Saint-Gilles.

À l’instar de La Prudence, La Force témoigne de l’intérêt de De Rudder pour la sculpture baroque de nos régions, laquelle a recouru à l’image de l’enfant nu et potelé pour traduire plastiquement des abstractions morales ou philosophiques. Cette parenté avec l’art baroque se vérifie également dans la manière dont les groupes de De Rudder sont agencés dans des attitudes complexes et recherchées. Le contraste entre le groupe calme de La Prudence et la gesticulation nerveuse du groupe de La Force mérite également d’être souligné.

Selon Hugo Lettens, le modèle des deux groupes fut achevé en 1912 (1990, p. 346 & 1997, p. 123).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021

Sources

LETTENS, H., « De Rudder, Isidore », in La Sculpture belge au 19eme siècle, II, Bruxelles, Générale de Banques, 1990, p. 346.

id., « De Rudder, Isidore », in Nouvelle Biographie Nationale, IV, 1997,  p. 123.

Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be

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