Datation
Type d'objet
Ensemble
Matériaux
Techniques
Style
Inscriptions
" I. DE RUDDER" (sur la base - gravé)
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Le groupe de La Prudence
est placé sur le départ de la rampe d’appui gauche du grand escalier d’honneur
de l’hôtel de ville de Saint-Gilles. Il a pour pendant le groupe de La Force qui orne le départ de la rampe
d’appui droite du même escalier. Les deux groupes se présentent chacun sous
l’aspect de deux enfants. Dans La
Prudence, une fillette, à la chevelure coiffée en chignon et ornée de
fleurs, est assise sur un coussin posé sur le dos d’une tortue. Ses pieds s’appuient
sur la tête de l’animal. Un garçonnet, debout à ses côtés, l’enserre de ses
bras et semble la retenir prudemment. Il regarde vers la tortue qui tient dans
son bec l’extrémité d’une écharpe que la fillette tient dans ses mains.
La présence de La
Prudence au pied de l’escalier de l’hôtel de ville de Saint-Gilles, incarne,
comme son pendant, l’une des valeurs morales essentielles de l’action
politique. À la Renaissance, on trouve bien l’image d’une tortue montée par une
femme couronnée d’une branche de mûrier, mais elle symbolise la
procrastination, et non la prudence. Est-ce la réputation de la lenteur
proverbiale de la tortue qui a conduit le sculpteur, ou l’administration
communale, à la choisir comme symbole de cette vertu ? Sous la plume de Jean de la Fontaine, la tortue
de la fable incarne bien la prudence, cette sagesse qui réfléchit aux
conséquences de ses actes, et discerne, en toutes circonstances, les justes moyens
de les accomplir au mieux. Toujours est-il que l’on ne connaît aucune autre
représentation qui associe une tortue à la notion de prudence, à l’inverse du
serpent, animal réputé prudent. Notons qu’en héraldique, la tortue de sable
(noire), symbolise la prudence et la modestie, et une tortue d’or sur fond
bleu, un prudent retard.
La
Prudence, ainsi que La
Force témoignent de l’intérêt de De Rudder pour la sculpture baroque de nos
régions, laquelle a recouru à l’image de l’enfant nu et potelé pour traduire
plastiquement des abstractions morales ou philosophiques. Cette parenté avec
l’art baroque se vérifie également dans la manière dont les groupes de De
Rudder sont agencés dans des attitudes complexes et recherchées. Le contraste entre
le groupe calme de La Prudence et la
gesticulation nerveuse du groupe de La
Force mérite également d’être souligné.
Sources
LETTENS, H., « De Rudder, Isidore », in La Sculpture belge au 19eme siècle, II, Générale de Banques, Bruxelles, 1990, p. 346.
id., « De Rudder, Isidore », in Nouvelle Biographie Nationale, IV, 1997, p. 123.Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be
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