Le peintre, Berck-sur-mer

Dès l’âge de 21 ans, Louis Artan s’initie à la peinture en autodidacte. En 1861, il s'installe à Bruxelles et fréquente l'Atelier Saint-Luc. En 1868, avec Camille Van Camp (1834-1891), Louis Dubois (1831-1880) et Félicien Rops (1833-1898), il fonde la Société libre des Beaux-Arts. Pendant les années 1872 à 1875, alors qu’il vit et travaille à Paris, il effectue de fréquents séjours à Berck, sur la côte d’Opale, afin de peindre sur le motif. Dès 1876, il se fixe sur la côte belge. Peindre la mer sera dorénavant son unique passion. Jean de Bosschère écrit à ce propos : « La Mer, comme une amante naïve dans sa fièvre, s’offrit largement à lui. Cette reine capricieuse et vindicative, voluptueuses et charmante, se fiança au peintre, l’arrêta, et put étendre sur lui ses bras. » (de  Boscchère, op.cit.). Il est enterré au cimetière d’Oostduinkerke, où fut érigé en 1894 un monument en son honneur, conçu par Victor Horta et orné d’un médaillon de Charles Van der Stappen (Celis, M.M., "Het grafmonument voor Louis Artan", op.cit.)

Lorsqu’il peint Le peintre, Berck sur mer, Artan est au sommet de sa carrière. Dans une solitude entièrement vouée à son œuvre, il se confronte à la nature et se laisse captiver par sa grandeur. Dans ce tableau, d’une facture fluide, Artan figure la lumière nacrée des nuages ondulant sur un fond de ciel bleu, voilé de gris. Il choisit un point de vue assez bas, qui rend la mer à peine visible, et met en évidence le peintre et le parasol, dont la ligne oblique rejoint celle des nuages. La plage, au premier plan, est traitée dans une gamme subtile de beiges et d’ocres, contrastant avec les silhouettes sombres des barques et du vêtement.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, C. Ekonomides, 2021