Datation

1906

Type d'objet

Rideau de l'arche Sainte

Lieu de création

Belgique, Bruxelles

Dimensions

hauteur 118 cm — largeur 153 cm

Numéro d'inventaire

01682

Identifiant Urban

88783
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Description

Ce textile datant de 1906 provient de la première synagogue orthodoxe de Bruxelles (18B rue de Lenglentier), louée à partir de 1906 par des immigrés d'Europe de l'Est, jusqu'en 1954. Une plaque commémorative en marbre dans la rue rappelle sa présence. Destiné à la plus importante fête du culte israélite, celle du Yom Kippour (Grand Pardon) où les fidèles doivent être habillés de blanc, ce rideau en coton est donc de couleur crème sur blanc entouré de deux bandes argentées. Malgré cette absence de contraste, les traits caractéristiques d'une grande pureté et d'une grande fluidité de l'Art Nouveau qui s'exprime jusque dans la forme des lettres hébraïques font de cet objet une sorte d'emblème esthétique. Rachel Bracha, l'épouse du bienfaiteur Meïr Polosinski choisi vraisemblablement ce style contemporain car il ne pouvait être connoté (pour le monde juif les styles gothique et roman sont liés avec les lieux de culte catholique).

C'est un des rares textiles pour le culte israélite au monde de style Art nouveau. Seul le Musée Juif de Prague possède des textiles ornés avec les mêmes caractéristiques stylistiques. Il est utile de rappeler que la Belgique et Bruxelles en particulier ont vu s'épanouir ce style qui s'est propagé dans divers milieux mêmes les plus improbables comme l'orthodoxie juive. La fonction du Parohet était de couvrir l'aron ha-kodesh (contenant l'armoire renfermant les rouleaux de la Torah).

De style Art Nouveau, caractérisé par les motifs végétaux, le texte y est délicatement brodé au fil de coton et enjolivé de motifs végétaux propres à cet art du début du XXèmes siècle. Les deux rimonim composés de tulipes qui flanquent la couronne de la Torah, tels deux luminaires, et le texte brodé en arc font montre d’une finesse et d’un talent d’exécution tout à fait exceptionnels. Rare mais non unique, contrairement à ce qui a déjà été publié dans les différents guides touristiques bruxellois, notre parohet, s’il est digne d’un grand intérêt suscite encore aujourd’hui, maintes interrogations.

 


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