Rideau de l'arche de style Art Nouveau offert en 1906 par l'épouse de Meir Polosinski, président de la synagogue de la rue Lenglentier à Bruxelles.
Datation
Type d'objet
Lieu de création
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Ce textile datant de 1906 provient de la première synagogue
orthodoxe de Bruxelles (18B rue de Lenglentier), louée à partir de 1906 par des
immigrés d'Europe de l'Est, jusqu'en 1954. Une plaque commémorative en marbre
dans la rue rappelle sa présence. Destiné à la plus importante fête du culte
israélite, celle du Yom Kippour (Grand Pardon) où les fidèles doivent être
habillés de blanc, ce rideau en coton est donc de couleur crème sur blanc
entouré de deux bandes argentées. Malgré cette absence de contraste, les traits
caractéristiques d'une grande pureté et d'une grande fluidité de l'Art Nouveau
qui s'exprime jusque dans la forme des lettres hébraïques font de cet objet une
sorte d'emblème esthétique. Rachel Bracha, l'épouse du bienfaiteur Meïr
Polosinski choisi vraisemblablement ce style contemporain car il ne pouvait
être connoté (pour le monde juif les styles gothique et roman sont liés avec
les lieux de culte catholique).
C'est un des rares textiles pour le culte israélite au monde
de style Art nouveau. Seul le Musée Juif de Prague possède des textiles ornés
avec les mêmes caractéristiques stylistiques. Il est utile de rappeler que la
Belgique et Bruxelles en particulier ont vu s'épanouir ce style qui s'est
propagé dans divers milieux mêmes les plus improbables comme l'orthodoxie
juive. La fonction du Parohet était de couvrir l'aron ha-kodesh (contenant
l'armoire renfermant les rouleaux de la Torah).
De style Art Nouveau, caractérisé par les motifs végétaux,
le texte y est délicatement brodé au fil de coton et enjolivé de motifs
végétaux propres à cet art du début du XXèmes siècle. Les deux rimonim composés
de tulipes qui flanquent la couronne de la Torah, tels deux luminaires, et le
texte brodé en arc font montre d’une finesse et d’un talent d’exécution tout à
fait exceptionnels. Rare mais non unique, contrairement à ce qui a déjà été
publié dans les différents guides touristiques bruxellois, notre parohet, s’il
est digne d’un grand intérêt suscite encore aujourd’hui, maintes interrogations.
Discussion