Huile sur toile intitulée Portrait de Marga Grünberg, réalisée par Klaus Grünewald, 1946.
Datation
Lieu de création
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Vers 1936 Klaus Grünewald suit des cours d‘Art à Amsterdam,
il y rencontre Manfred et Marga Grünberg qui deviendront ses amis. Marga est la
donatrice de son propre portrait peint par Klaus en 1946. Jeune immigrée juive
allemande, Marga Grunberg avait fui aux Pays-Bas avec sa mère et son frère en
1934. De 1941 jusqu'à la libération, elle a été active dans la résistance
d'Amsterdam. Grâce à l'aide de fonctionnaires municipaux d'Amsterdam, qui
étaient également dans la résistance, Marga a obtenu une nouvelle carte
d'identité. Bientôt, elle devient un contact pour les fausses cartes d'identité
et les faux passeports.
Elle cherchait également des logements pour les clandestins
et leur fournissait des bons de distribution. Grâce à ce réseau illégal, des
clandestins de l'Arbeitseinsatz ont également pu se rendre dans le nord de la
France avec de faux passeports qu'elle avait fait passer en fraude. Marga
Grunberg parle de sa participation à des activités illégales à Amsterdam.
Klaus Grünewald
Klaus Grünewald est né le 17 juin 1921 à Barmen, ville de
l’arrondissement de Wuppertal, en Allemagne. Sa famille a d’abord quitté
l’Allemagne pour les Pays-Bas, pays dans lequel il peut suivre les beaux-arts
et les arts graphiques à Amsterdam. A cette occasion, il se liera d’une
profonde amitié avec Manfred Grünberg. Ses parents, Fritz Grünewald et Emmy
Weisskopf, et ses deux sœurs, Lore et Margot-Eva, arrivent en Belgique en 1938.
Ils ont fui l’Allemagne, où tous leurs avoirs financiers ont été spoliés. Après
s’être réfugiés aux Pays-Bas en 1936, la famille souhaite s’établir à Bruxelles
et y redévelopper sa société d’exportation spécialisée dans l’édition de livres
pour enfants. Klaus est vraisemblablement resté aux Pays-Bas jusqu’en novembre
1941. En décembre, il requiert son inscription au registre des Juifs. Son
adresse officielle est Rue Auguste Danse, 33, à Uccle, où vit le reste de sa
famille. Il est étudiant. Ses parents sont arrêtés et amenés au SS-Sammellager,
où, le 27 juillet 1943, ils sont inscrits aux numéros 1545 et 1546 sur la liste
du Transport XXI. Ils sont déportés à Auschwitz-Birkenau le 31 juillet. Aucun
d’eux ne survit à la déportation. Dans le courant de 1942, Klaus est hébergé
clandestinement au château de Bassines, à Méan, où se cachent aussi des
résistants, des réfractaires au travail obligatoire et d’autres Juifs, des
enfants comme des adultes. Il y donnera des cours de dessin aux enfants qui s’y
cachent.
Les activités résistantes d’Eugène Cougnet, le directeur de
cette colonie, sont dénoncées à l’occupant. Le 25 octobre 1943, la
Feldgendarmerie fait une descente et arrête tous les suspects. Suite à cette
rafle, Eugène Cougnet est déporté. Parmi les Juifs arrêtés se trouvent Klaus et
sa sœur Lore. Tous les deux sont emmenés à la caserne Dossin à Malines (centre
de rassemblement précédent les déportations pour les camps de la mort) le 16 ou
le 17 novembre 1943. Klaus Grünewald ne reste pas longtemps à la Malerstube
(atelier d’artistes ou salle des peintres) de la Caserne Dossin à Malines. Sa
sœur et lui sont libérés le 6 janvier 1944, pour intégrer le personnel de
l’Hospice auxiliaire de Scheut, à Anderlecht. Ce home fonctionne dans le cadre
de l’A.J.B. sous le contrôle de la Sipo-SD. Klaus et sa sœur y sont placés en
résidence forcée du 6 au 28 janvier 1944. Le 25 février 1944, ils regagnent
leur domicile ucclois. Ils échappent tous les deux à la déportation, ainsi que
leur sœur Margot, qui faisait également partie du personnel du château de Méan.
Après la guerre, Klaus réalise plusieurs maquettes de livres, crée des images
publicitaires et continue à peindre à dessiner. Il déménage à de nombreuses
reprises entre 1950 et 1972 pour finir par s’installer à Milan, où il travaille
à l’« Institute for the Management of Technology ». En 1977, il se
fixe définitivement à Paris jusqu’à sa mort en 1981.
Le Musée Juif de Belgique conserve de cet artiste, outre une
série de dessins et couvertures d’ouvrages, nous avons dans nos collections
plusieurs peintures, certaines à l’huile, d’autres à l’eau.
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