Datation
1970 (daté)
Lieu de création
Israël, Tel-Aviv
Dimensions
hauteur 24 cm — largeur 17 cm
Numéro d'inventaire
12139
Identifiant Urban
90881
Description
Osias Hofstatter
Né en 1905 en Galicie, Hofstatter quitte le pays avec ses parents en 1914, au moment de l’invasion russe. La famille se déplace de Galicie à Vienne, puis Amsterdam et enfin Francfort. En 1921 elle revient se fixer définitivement à Vienne. En 1938 après l’Anschluss, la Gestapo arrête ses parents. Osias, son frère et sa sœur réussissent à s’échapper vers des destinations distinctes. Osias se réfugie en Belgique où il se marie avec Anna Schebestowa à Bruxelles. Comme beaucoup d’autres réfugiés du Reich, en novembre 1938, il est envoyé dans le Centre pénitentiaire-école pour réfugiés au château de Marneffe.
Après l'occupation de la Belgique par les nazis en mai 1940, le couple est séparé, Hofstatter est interné au camp de Saint-Cyprien puis à Gurs en France, et sa femme est envoyée dans un autre camp de concentration, où elle travaille comme couturière pour des officiers allemands. Le frère et la sœur d'Osias se réfugient en Suisse et, dans le camp de Gurs, Osias reçoit de sa sœur du matériel de peintures et de l'argent. Il dessine des scènes de la vie quotidienne et fait le portrait de ses codétenus. A travers ces portraits, on sent tout le désespoir et la dépression de ses codétenus. Plus tard, son frère et sa sœur en lui envoyant de l’argent lui permette de se libérer de Gurs en payant un gardien. Il décide de partir pour la Suisse. En août 1942, il tente de franchir la frontière, est rattrapé par les gardes-frontières suisses et passe par les camps de travail d'Eigel, de Wald et de Birmensdorf en Suisse. En 1943, grâce aux portraits et aux dessins qu'Osias envoie au "Unitarian Service Comittee" (Secours Unitariens des Etats Unis) à Genève, auquel il avait envoyé les portraits dessinés de se codétenus, il est libéré et autorisé à étudier dans une école d'art à Zurich.
Après la guerre, en 1946, Hofstadter obtient un visa pour Vienne, retrouve sa femme Anna et étudie à l'Académie des arts appliqués. En 1948, le couple s'installe à Otwock, en Pologne où il travaille comme graphiste, collaborant notamment avec le magazine Nowa Wieś, où il rencontre Karol Zbrzeźny et Irena Rybczyńska-Holland. Il y enseigne également les arts visuels. En 1949, il présente sa première exposition personnelle à Bâle et, après une décennie au cours de laquelle le couple souffre de difficultés objectives et d'antisémitisme, il décide d'émigrer en Israël. A la fin des années 1950, le couple Hofstadter s'installe à Holon en Israël et Osias travaille comme gardien de nuit. En 1970, il prend sa retraite et s'installe dans une petite maison à Neve Itamar, dans la banlieue de Netanya, où il se consacre à la peinture. En 1971, son œuvre est sélectionnée pour représenter Israël à la 11e Biennale au Brésil. Cinq ans plus tard, le couple rencontre les Wodzislawski, également survivants de l'Holocauste et amateurs d'art, qui proposent à Hofstatter de vivre dans leur appartement à Ramat et de payer avec des peintures au lieu d'un loyer. Ils y ont vécu jusqu'à la mort d'Anna, puis Ozias déménage dans une maison de retraite à Ramat, où on lui donne une chambre spéciale pour qu'il puisse continuer à créer. Il meurt à Ramat et est enterré au cimetière de Herzliya, à côté de sa femme. Les Hofstadter n'ont pas eu d'enfants et l'ensemble de leurs biens a été transféré au musée d'art contemporain de Herclijja.
Hofstatter livre une œuvre relativement homogène, des dessins à l’encre de chine, des peintures philosophiques et expressionistes très liées à son histoire personnelle. La figure humaine y est centrale, sa condition misérable et sa noirceur aussi. Les représentations fluctuent entre le grotesque et le tragique, créant un monde de cauchemar et de fantaisie où l’homme se mélange à l’animal, construisant des métaphores poétiques monochromatiques d’une existence mélancolique.
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