Jakob Pins « Jüdisches Viertel in der Altstadt » (quartier juif dans la vieille ville), 1942.
Datation
Lieu de création
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Jacob Pins (1917 Höxter – 2005 Jérusalem)
Il naît à Höxter en Allemagne en 1917. En 1933, en raison
des restrictions croissantes imposées aux juifs par le régime nazi, il quitte
l’école pour se préparer à l’immigration.
Fils du docteur Leo Pins, vétérinaire, et de son épouse Ida
Lipper, il immigre en Palestine en 1936 pour étudier l'art. Son père tente de
le dissuader de devenir artiste pour des raisons financières. Le frère cadet de
Pins, Rudolph (1920-2016), était déjà parti s'installer aux États-Unis en 1934.
Ses parents mourront durant la Shoah.
Arrivé en Palestine en 1936 Jacob Pins vit tout d’abord dans
un kibboutz qui est dissout en 194. Il
s'installe ensuite à Jérusalem et étudie la gravure sur bois et la linogravure
auprès du maître de la gravure sur bois et peintre Jacob Steinhardt, lui aussi
immigré allemand, dans la petite école privée de ce dernier. Il reçoit une tout
petite bourse qui lui permet d’étudier et vit alors dans une extrême pauvreté,
dans une chambre minuscule, se contentant d'un maigre régime alimentaire.
Malgré toutes ces difficultés il réussit à produire une exposition de ses
œuvres gravées sur bois dans une petite galerie de Tel-Aviv en 1945. Contre
toute attente, elle obtient un immense succès et lorsqu’un musée a achetée une
de ses gravures, ça l’a relancé et lui a permis d’exposer chaque année.
Il est l'un des fondateurs de la Jerusalem Art Society en
1949. En 1952, il illustre l'édition hébraïque de "Michael Kohlhaas"
de Kleist. Il a ensuite participé à de nombreuses expositions en Amérique du
Nord et du Sud, ainsi qu'en Australie et en Europe. Il a reçu le prix Ohara à
la Biennale des arts graphiques de Tokyo en 1957 ainsi que le prix de Jérusalem
en 1961. Depuis 1956, il enseigne à l'Académie Bezalel pour l'art et le design
à Jérusalem, qui lui a décerné un poste de professeur en 1978. En outre, il
s'est fait connaître en tant qu'expert de l'art de l'Asie de l'Est.
Il est devenu l’un des collectionneurs d’estampes japonaises
les plus réputés. En 1945, il acquiert sa première gravure sur bois japonaise
multicolore, qui constitue la base de sa grande collection d'estampes
japonaises, dont le point culminant est le manuel exhaustif "The Japanese
Pillar Print" (L'estampe japonaise sur pilier) publié en 1982. Dès 1946, l’influence
du style japonais va se sentir dans un grand nombre de ses œuvres.
Il est considéré comme le père de la gravure sur bois en
Israël et fut entre autres le maître de Mordehai Moreh.
Les soixante-sept gravures sur bois et trois dessins de
Jacob Pins entrés dans notre collection ont été réalisés entre 1946 et 1992.
Les thèmes en sont divers : vues de villes, paysages, autoportraits,
portrais, nus, clown, animaux, thèmes politico-historiques, personnes âgées, invalides,
musiciens. La pauvreté et la vieillesse, très présentes, sont traités dans
l’esprit de l’expressionisme allemand et à l’évidence en rapport avec la vie
précaire qu’il a mené.
Datée de 1942, la plus ancienne gravure, intitulée « Quartier
juif de la vieille ville » fait partie d’une série des dix gravures sur
bois «The Initimate Jerusalem », imprimée entre 1942 et 1945, où
l’influence de son maître Steinhardt est dominante. Elle s’affirmera d’ailleurs
jusqu’en 1945.
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