Datation
Entre 1936 et 1938 (Terminé en mai 1938)
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Art Déco
Lieu de création
Bruxelles
Inscriptions
"HOLEMANS BRUXELLES"
(Poinçon de l'orfèvre, sous le pied)
Dimensions
hauteur 80 cm — diamètre 40 cm
Identifiant Urban
104387
Description
L’orfèvre Henri-Joseph Holemans s’est formé aux arts décoratifs à l’École Saint-Luc de Saint-Gilles, dont il est diplômé en 1919. C’est vraisemblablement sa rencontre avec l’orfèvre Théodore Bisschop qui le met sur la voie du travail du métal précieux. Il aurait été initié à l’orfèvrerie dans les tranchées ; il approfondit cette pratique après la guerre et ouvre son propre atelier en 1920, reprenant le fonds de commerce de Bisschop. Travaillant d’abord dans une optique historisante, il se tourne ensuite vers un style plus épuré, caractéristique de l’Art Déco dont il est un des représentants belges majeurs pour l’orfèvrerie, tout en conservant une profonde inspiration puisée dans les formes de la nature. Ainsi, il s’inscrit également dans le sillage de l’École d’Art de Maredsous, qui prône une esthétique épurée, en reconnexion avec la symbolique profonde de l’Église. Dans ses réalisations, l’orfèvre utilise des matériaux précieux et variés dont il maîtrise les spécificités propres, aussi bien techniques qu’esthétiques. Comme Marcel Wolfers, Holemans maîtrise la technique de la laque japonaise.
Pièce d’orfèvrerie liturgique exceptionnelle par sa qualité technique et les matériaux employés, chef-d’œuvre Art Déco et pièce maîtresse de la carrière d’Holemans, cet ostensoir-soleil est probablement l’élément le plus significatif du Trésor de la Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg. Réalisée entre 1935 et mai 1938, l’œuvre est une parfaite combinaison de préciosité, de raffinement et de sobriété, caractéristique de l’esthétique Art Déco. La surcharge décorative, dont sont parfois affublées les œuvres des styles historicistes, laisse ici la place à une grande lisibilité des éléments.
L’ostensoir est un objet destiné à présenter une hostie consacrée à l’adoration des fidèles. Le Saint-Sacrement est abrité dans le compartiment central circulaire, muni d’une lunule, et dont le verre grossissant permet une vision précise de l’hostie, même de loin. Des motifs géométriques, faits à la laque japonaise or, rouge et noir, avec incrustations, ornent son pourtour. Les agrafes rayonnantes, disposées de manière à former une résille métallique, et l’utilisation du cristal de roche taillé, matériau translucide à travers duquel la lumière se réfléchit, donnent à l’ostensoir son aspect solaire, d’un point de vue formel aussi bien que symbolique, éclairant littéralement la contemplation des fidèles. Le pied, à huit pans coupés, est orné de motifs faits à la laque avec incrustations de coquilles d’œuf. La tige est, elle aussi, de forme octogonale, et parée d’un nœud en cristal et de huit brillants. Le haut de la tige est décoré de perles et de motifs étoilés faits de diamants, provenant de bijoux anciens. Ces précieux éléments, de taille croissante, créent la jonction avec la partie rayonnante.
L'ostensoir est conservé dans son coffret d'origine, muni d'une plaquette portant l'inscription "H. Holemans. Edelsmid-beeldhouwer. Brussel.".
Holemans confectionne d’autres pièces d’orfèvrerie pour la Basilique de Koekelberg mais aussi pour d’autres églises de Bruxelles, calices et autres ciboires aux formes épurées, variant les matériaux précieux comme l’ivoire ou la malachite et témoignant d’une sensibilité décorative notable.
Sources
J. VANDENBREEDEN et R.M. DE PUYDT, Basiliek/basilique Koekelberg art-decomonument/monument art déco, Bruxelles/Tielt, Racines/Lannoo, 2005.pp. 137 et 139.
J. OGONOVSZKY,
« Les œuvres d’art de l’orfèvre religieux Henri Joseph Holemans réalisées
pour la Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg », dans : Annales
d’Histoire de l’Art et d’Archéologie, X, 1988, pp. 62-63.
J. OGONOVSZKY, « L’Art Déco au
service du culte: la Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg, gardienne
du trésor de l’orfèvrerie nationale religieuse Art Déco », dans : Les Nouvelles du Patrimoine, n°99, janvier-février-mars
2003, pp. 23-25.
R. DEVROYE et P. VUILLE, « L’orfèvrerie », dans :
D. COEKELBERGHS , Trésor d’art des églises de Bruxelles. (cat. d’exp.),
Annales de la Société royale d’Archéologie de Bruxelles, t. 56, 1979, pp.
250-251, cat. 234.
Voir également la fiche de cet objet sur : balat.kikirpa.be
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