Calice des neuf provinces
Henri-Joseph Holemans
Paul Rome
Datation
Type d'objet
Matériaux
- métal > or
- matière végétale > bois > ébène (statuettes de la tige)
- matières minérales > pierre précieuse (Aigues-Marines)
- matières minérales > pierre précieuse > diamant
Techniques
Style
Lieu de création
Inscriptions
(Poinçons de l'orfèvre)
Dimensions
Identifiant Urban
Description
L’orfèvre Henri-Joseph Holemans s’est formé aux arts
décoratifs à l’École Saint-Luc de Saint-Gilles, dont il est diplômé en 1919. C’est
vraisemblablement sa rencontre avec l’orfèvre Théodore Bisschop qui le met sur
la voie du travail du métal précieux. Il aurait été initié à l’orfèvrerie dans
les tranchées ; il approfondit cette pratique après la guerre et ouvre son
propre atelier en 1920, reprenant le fonds de commerce de Bisschop. Travaillant
d’abord dans une optique historisante, il se tourne ensuite vers un style plus
épuré, caractéristique de l’Art Déco dont il est un des représentants belges
majeurs pour l’orfèvrerie, tout en conservant une profonde inspiration puisée
dans les formes de la nature. Ainsi, il s’inscrit également dans le sillage de
l’École d’Art de Maredsous, qui prône une esthétique épurée, en reconnexion
avec la symbolique profonde de l’Église. Dans ses réalisations, l’orfèvre
utilise des matériaux précieux et variés dont il maîtrise les spécificités
propres, aussi bien techniques qu’esthétiques. Comme Marcel Wolfers, Holemans
maîtrise la technique de la laque japonaise.
Son travail témoigne d’une véritable sensibilité décorative. Il réalise un
ensemble important d’orfèvreries liturgiques pour la Basilique nationale du
Sacré-Cœur de Koekelberg, dont certaines pièces de très haute qualité.
Ce calice, en or massif, est réalisé par Henri-Joseph Holemans sur un dessin de Paul Rome, successeur de l’architecte Albert Van Huffel à la tête du chantier de la Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg. Sa commande est financée par les dons reçus des paroissiens, pour la consécration de l’église en 1951. La coupe du calice est de forme oblongue, et la tige est ornée de neuf statuettes finement sculptées dans du bois d’ébène à l’aide d’un tour à réduire. Elles représentent les saints patrons des neuf provinces belges : les saintes Gudule (Brabant), Waudru (Hainaut) et Julienne (Namur) et les saints Gérard (?), Hubert (Liège), Silvin (?), Trudon (Limbourg), Rombaut (Anvers ?) et le Bienheureux Charles le Bon (Flandre Occidentale). Le pied, très large, est orné d’une croix faite de pierreries et chaque statuette est également surmontée d’un imposante aigue-marine. Bien que l’objet conserve des caractéristiques Art Déco dans le travail des formes, le parti pris décoratif et ces éléments visuellement imposants s’en éloignent. Cette pièce, surprenante, témoigne d’une originalité artistique notable dans l’œuvre d’Holemans.
Sources
J. VANDENBREEDEN et R.M. DE PUYDT, Basiliek/basilique Koekelberg art-decomonument/monument art déco, Bruxelles/Tielt, Racines/Lannoo, 2005, pp. 143-144.
Voir également la fiche de cet objet sur : balat.kikirpa.be
CréditsDiscussion