Datation

Entre 1958 et 1959

Matériaux

Lieu de création

Bruxelles

Identifiant Urban

104415
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Description

Cette double porte extérieure en bronze, installée à l’entrée n°8 (transept sud) de la Basilique, a été réalisée vers 1958-1959 par l’orfèvre bruxellois Henri-Joseph Holemans.
Henri-Joseph Holemans s’est formé aux arts décoratifs à l’École Saint-Luc de Saint-Gilles, dont il est diplômé en 1919. C’est vraisemblablement sa rencontre avec l’orfèvre Théodore Bisschop qui le met sur la voie du travail du métal précieux. Il aurait été initié à l’orfèvrerie dans les tranchées ; il approfondit cette pratique après la guerre et ouvre son propre atelier en 1920, reprenant le fonds de commerce de Bisschop. Travaillant d’abord dans une optique historisante, il se tourne ensuite vers un style plus épuré, caractéristique de l’Art Déco dont il est un des représentants belges majeurs pour l’orfèvrerie. Il s’inscrit également dans le sillage de l’École d’Art de Maredsous, qui prône une esthétique épurée, en reconnexion avec la symbolique profonde de l’Église.
Chacun des deux battants de la porte est découpé en huit cavités carrées avec, au centre, un imposant clou orné de motifs géométriques variés. L’un d’eux est décoré d’un escargot très réaliste, vraisemblablement inspiré d’une photographie conservée dans les archives de l’orfèvre. Celles-ci, consultées par l’historienne de l’art Judith Ogonovsky, révèlent une activité de photographe, pratiquée dès 1917. Les notes d’Holemans indiquent que l’escargot n’est pas appliqué mais battu, dans la même feuille de métal que le clou. Seules les antennes sont soudées.
Des portes en bronze devaient être apposées à chaque entrée de la Basilique, mais le coût important de ce type de réalisation n’a permis d’en commander qu’une seule. La porte était richement ornée, grâce aux différentes techniques maîtrisées par l’artiste, telles que la laque japonaise et l’incrustation de coquille d’œuf et de pierres précieuses. Toutefois, l’exposition prolongée aux intempéries a altéré ces ornements, qui ne sont plus perceptibles aujourd’hui. L’orfèvre a également réalisé deux imposantes portes en bronze pour la crypte royale de l’église Notre-Dame de Laeken.
Le Trésor de la Basilique conserve plusieurs pièces réalisées par Holemans, dont un somptueux ostensoir soleil, chef-d’œuvre de l’Art déco.

Sources

J. VANDENBREEDEN et R.M. DE PUYDT, Basiliek/basilique Koekelberg art-decomonument/monument art déco, Bruxelles/Tielt, Racines/Lannoo, 2005, pp. 98 et 100.

J. OGONOVSZKY, « Les œuvres d’art de l’orfèvre religieux Henri Joseph Holemans réalisées pour la Basilique nationale du Sacré-Cœur de Koekelberg », dans : Annales d’Histoire de l’Art et d’Archéologie, X, 1988, pp. 63-65. 

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