Emplacement

En réserve

Datation

1908 (vers 1908)

Type d'objet

Exposition

Exposition Spilliaert/Braeckman, 12 octobre 2024 — 12 janvier 2025
Belgian art, 02 février 2024 — 01 septembre 2024
Arte Belga , 05 avril 2023 — 30 juillet 2023
Belgian art Malaga, 11 octobre 2022 — 05 mars 2023
Chefs-d'oeuvre-Belgische kunst, 14 décembre 2021 — 13 février 2022
Léon Spilliaert (1881-1946). Lumière et solitude, 12 octobre 2020 — 20 janvier 2021
Léon Spilliaert, 19 février 2020 — 20 septembre 2020

Inscriptions

"b.g.: L.Spilliaert"

Dimensions

hauteur 65.5 cm — largeur 50.6 cm (sans cadre)
hauteur 78.8 cm — largeur 64 cm — profondeur 5.2 cm (avec cadre)

Numéro d'inventaire

CC 0766

Identifiant Urban

28600
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Description

Cet Intérieur constitue, pour l’experte Anne Adriaens-Pannier, « la plus étrange version » de la chambre à coucher dépeinte plusieurs fois par l’artiste ostendais Léon Spilliaert au cours de l’année 1908. Une autre version, donnant à voir la même pièce sous un autre angle, se trouve également au Musée d’Ixelles (dépôt de l’Etat), tandis qu’une troisième est conservée aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.
Dès 1904, Spilliaert figure des lieux et objets extraits de son quotidien : atelier, chambre, salon de coiffure, miroir, flacons, plantes d’intérieur… Dans ces évocations de son environnement et de son intimité, il lui arrive d’insérer son image, réduisant parfois son autoportrait à une apparition spectrale.
Spilliaert représente aussi des intérieurs vidés de toute présence humaine. Comme l’artiste belge symboliste Xavier Mellery peu avant lui, Spilliaert tire parti de la banalité presque familière de pièces désertes, pour venir les infuser d’une inquiétante étrangeté. A la différence de Mellery, Spilliaert opte pour moins de détails, et une plus grande stylisation. 
Ici, il réduit son Intérieur à un lit blanc, deux armoires et une porte. Seul le cadre ouvragé du lit est quelque peu détaillé. Outre l’absence de présence humaine, suggérant un silence enveloppant, Spilliaert s’appuie sur d’autres éléments pour doter la chambre d’une aura mystérieuse et onirique. Tout d’abord, il choisit un angle de vue et un cadrage très particulier, fragmentant porte et armoires, et présentant une partie du lit, en raccourci. D’autre part, l'artiste anime l’obscurité ambiante en incorporant des reflets de sources de lumière inexpliquées, donnant du relief au linge de lit blanc, qui en devient linceul.
Sous sa combinaison virtuose du crayon, de l’encre, du pastel, et l’aquarelle sur papier, une chambre a priori anodine se retrouve ainsi théâtralisée, voire déréalisée, jusqu’à faire écho à l’univers symboliste de Maurice Maeterlinck, source d'inspiration pour Spilliaert. Parmi les écrits de ce dramaturge, on retrouve d’ailleurs une pièce de théâtre appelée Intérieur (1894), dominée par l’attente, la mort et le silence – et illustrée par l’artiste ostendais.

Sources

ADOLPHS, V. (éd.), Unheimlich : Innenräume von Edvard Munch bis Max Beckmann : Ausstellung, Deutschland, Bonn, Kunstmuseum Bonn, 20. Oktober 2016 bis 29. Januar 2017 = The uncanny home : interiors from Edvard Munch to Max Beckmann : exhibition, Germany, Bonn, October 20, 2016 to January 29, 2017, Hirmer, Munich, 2016, p. 79.

ADRIAENS-PANNIER, A., « Nature morte et intérieur », in Léon Spilliaert ou la beauté de l’intelligence de cœur, Pandora, Schoten, 1998, pp. 73-74.

ADRIAENS-PANNIER, A., JARBOUAI, L. (dir.), Léon Spilliaert (1881-1946) : Lumière et solitude : exposition : Londres, Royal Academy of Arts, 19 février - [fermée le 17 mars 2020 ; rouverte en juillet 2020] - 20 septembre 2020 ; Paris, Musée d'Orsay, 13 octobre 2020 - 10 janvier 2021, p. 46, pp. 68-69.

ADRIAENS-PANNIER, A., LOCKE, A. (dir.), Léon Spilliaert : exhibition : London, Royal Academy of Arts, 23 February - 25 May 2020 ; Paris, Musée d'Orsay, 15 June - 13 September 2020, Royal Academy Publications, Londres, pp. 103-105.

LAOUREUX., D., « Une nuit d’encre. Les nocturnes de Léon Spilliaert », in ADRIAENS-PANNIER, A. (dir.), Léon Spilliaert : un esprit libre : exposition : Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 22 septembre 2006 - 4 février 2007, Ludion, Gand, pp. 74-75. 

LEGRAND, F.-C. (dir.), Léon Spilliaert : 1881-1946 : [exposition] : Paris, Galeries Nationales du Grand-Palais, 26 septembre - 30 novembre 1981 : Bruxelles, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, 22 janvier - 28 mars 1982 : catalogue, Association française d’action artistique, Paris, p. 96.

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