Datation
Type d'objet
Techniques
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Dans
l’hôtel communal de Schaerbeek, on trouve deux salles de configuration
identique : la salle des Sections (aujourd’hui un cabinet d’échevin) et la
salle du Collège. Celles-ci peuvent accueillir un tableau au-dessus de leurs
cheminées et deux grands panneaux de part et d’autre des portes s’ouvrant sur
la salle des Mariages pour la première et la salle du Conseil pour la seconde.
À la fin du XIXe siècle, deux artistes schaerbeekois ont chacun fait
don à la commune d’une de leurs œuvres pour orner les dessus de cheminées. Il
s’agit de Jules-Jacques Van Ysendyck
présentant les plans de l’hôtel communal au Collège d’Alexandre Markelbach
(1824-1906) pour la salle du Collège et de La
Fontaine d’amour de Jean-Emmanuel Vanden Bussche (1837-1908) pour la salle
des Sections. En 1892, Émile Van Damme-Sylva (1853-1935) fait don de son
panneau, Ancienne église Saint-Servais, qui est placé dans la salle du Collège.
En 1898, la commune organise un concours afin d’achever la décoration des deux salles. Les thèmes imposés sont la représentation d’allégories du mariage pour la salle des Sections et d’un coin pittoresque de Schaerbeek (pendant au panneau déjà existant de Van Damme-Sylva) pour la salle du Collège. N’étant pas satisfait des projets présentés, le jury annule le concours. Finalement, en 1900, le Collège commande un deuxième panneau à Van Damme-Sylva (Entrée de la Vallée Josaphat). Dans le même temps, trois artistes Herman Richir (1866-1942), Privat Livemont (1861-1936) et Josse Impens (1840-1905), sont sollicités en vue de déposer un projet pour la décoration de la salle des Sections. Seul Richir soumet une proposition, laquelle est acceptée. C’est alors que Privat Livemont change d’avis et dépose à son tour un projet. Pour dénouer la situation, le Conseil fait appel au jury du concours annulé de 1898. En définitive, Privat Livemont est choisi.
Les décorations des deux salles sont entièrement détruites par l’incendie de l’Hôtel communal en avril 1911. Livemont se propose alors pour refaire ses œuvres mais, ironie du sort, l’architecte Maurice Van Ysendyck, chargé de la reconstruction du bâtiment, s’adresse en 1918 à Herman Richir pour la réalisation des trois nouveaux panneaux de la salle des Sections. Il reprend le sujet de la Fontaine d’amour pour la cheminée et le complète des thèmes du Travail et du Repos pour les panneaux latéraux. L’espace-temps choisi pour l’action des trois œuvres semble être une Antiquité non clairement définie, ce qui souligne la contenance allégorique des scènes.
Ici dans le Travail, on voit des hommes et femmes occupés à moissonner un champ dont ils chargent les gerbes de blés dans une charrette tirée par deux chevaux. À l’avant-plan, une femme vêtue d’une tunique bleue accompagnée de ses enfants, apporte une jarre d’eau pour les travailleurs. Que ce soit dans ses portraits, dont il s’est fait une spécialité, comme dans ses compositions plus fantasmagoriques, Herman Richir utilise des tons nuancés et généralement lumineux qui en font tout le charme et la poésie. Gustave Van Zype écrit de Richir dans le journal L’Indépendance belge du 13 décembre 1925 :
« M. Herman
Richir est un maître peintre, très savant, respectueux des grandes traditions
de la peinture. Il dessine avec science, il sait donner aux formes leur ampleur
et leur poids, à la chair sa consistance. Il sait aussi, dans ses portraits,
fixer l’expression personnelle. Le seul reproche que l’on puisse lui adresser,
c’est d’être un peu trop respectueux de la tradition, de manquer de hardiesse,
d’être savant avec trop de rigueur et de nous donner ainsi, parfois, des images
d’une beauté trop sage. ».
Auteur : A. Wachtelaer, Archives communales de Schaerbeek
Sources
Archives communales de Schaerbeek
DE GEEST, J., TOEBOSCH, W., VERZIN, G., Herman Richir,
Catalogue d’exposition, Hôtel communal de Schaerbeek, décembre
2002 - janvier
2003.
MAYER, G., « Herman Richir », dans Dictionnaire des peintres belges (http://balat.kikirpa.be/peintres/Detail_notice.php?id=4477)
FLIPPO, W. G., Lexicon of the Belgian Romantic Painters, Anvers, International Art
Press-Antwerp-Belgium, 1981.
HOUBART-WILKIN, S., « Herman Richir », dans Biographie Nationale, Bruxelles,
Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, 1956,
col. 795-800.
WACHTELAER, A., GOLDBERG, M., JURION, Fr., :
« Du papier à la brique, histoire de l’hôtel communal de Schaerbeek »,
dans Les petits papiers des archives :
https://issuu.com/1030be/docs/hr_interactif_1030_archives_du_papi?e=23589250/62955713
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