Datation

Entre 1928 et 1929

Type d'objet

Lieu de création

Dessin exposé au IXe Salon du Cercle artistique de Schaerbeek en 1929

Inscriptions

"Julien Masson" (en bas à droite, au crayon)

Dimensions

hauteur 55 cm — largeur 75 cm

Numéro d'inventaire

243

Identifiant Urban

38793
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Description

Julien Masson est un artiste dont l’histoire reste à écrire. Il fut peintre de paysages, dessinateur et graveur, formé à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Gilles. Son travail, influencé par Emile Claus, puis par Eugène Laermans, s’oriente vers la représentation de paysages luministes. En parallèle, il a fortement développé la technique du crayon, ici représentée dans Confins de Schaerbeek.

L’œuvre représente une place à peu près carrée, encadrée de vieilles chaumières blanches à pignons pointus et toits de chaume, une bande foncée peinte au pied des murs. Un terreplein occupe la moitié de l’espace central, dominé par un grand hêtre. Le ciel est gris, chargé de gros nuages clairs. Les formes des éléments de ce dessin (nuages, architecture, arbre) sont denses et pleines, faites de volumes géométriques aux arrêtes adoucies. Comme dans d’autres dessins de Julien Masson, une sorte de gros grain un peu brumeux semble recouvrir la surface de la feuille.

Confins de Schaerbeek fut acheté par la commune le 1er mars 1929, avec un lot d’autres réalisations d’artistes, toutes exposées précédemment au IXe Salon du Cercle artistique de Schaerbeek. Julien Masson, visiblement ému par la décision de cet achat, remercia vivement le bourgmestre et l’administration communale dans un courrier, dans lequel il précise que son dessin « rappelle un des plus anciens sites pittoresques de notre commune, mais aussi un des derniers que le modernisme envahisseur aura tôt fait de modifier ». Cette nostalgie face à la disparition du vieux Schaerbeek (où vécut et mourut le peintre) se ressent dans ce grand dessin, dans la nudité du hêtre monumental à la silhouette hivernale, le caractère inhabité de la place, à l’exception d’une petite silhouette de femme qui nous tourne presque le dos. C’est tout un monde qui disparaît, accentué par les ombres sur la bâtisse de gauche et celle d’un pignon pointu projetée sur le sol et la maison d’en face.  La modernité a été chassée de cette image.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, D. Tonglet, 2021

Sources

Sur l’œuvre :

Archives communales de Schaerbeek (Patrimoine artistique, XIII.A.02.S01.D124).

Sur l’artiste :

PAS, W. et T., Biografisch lexicon plastische kunst in België. Schilders, beeldbouwers, grafici, 1830-2000, Anvers, 2000, p. 116.

Crédits

Discussion