Projet de plafond

De format circulaire, dans un cadre néo-classique carré et doré, ce Projet de plafond, dont on ne connaît ni l’histoire ni la destination finale, ouvre sur un ciel azuré, parsemé de nuages roses et grisâtres. En bas, on devine quelques collines à la toscane. À l’avant-plan, au cœur des nuages, se détache un groupe de trois personnages mythologiques suspendus dans les airs : Flore, déesse du printemps et du renouveau, reconnaissable aux couronnes végétales et à son bouquet de roses, est soulevée par Zéphyr, le Vent d’ouest, représenté sous les traits d’un éphèbe à ailes de papillons. Un petit Eros soutient la jeune divinité, une torche incandescente à la main, pour repousser la nuit et la mauvaise saison. Cette allégorie du printemps et de l’amour est un motif iconographique typique des décors de plafonds, au moins depuis le XVIIe et durant le XIXe siècle ; on connaît de belles exécutions de ce triomphe de Flore et Zéphyr dans un ciel nuageux, peintes par Tiepolo et Jacob De Wit, plus tard par Bouguereau.

Victor Fontaine, très apprécié de son temps, est aujourd’hui peu connu. Il fut un peintre de paysages, de fleurs, de scènes de genre et de portraits. Né dans la région de Mons, il s’installa assez jeune à Bruxelles où il suivit, de 1857 à 1859, les cours de peinture d’après nature à l’Académie royale des Beaux-Arts. Jean Portaels fut notamment son maître. Le début de sa carrière est marqué par un style très classique et par la réalisation de sujets mythologiques et religieux. Ce n’est que vers 1872, sous l’influence de Léopold Speekaert et de Louis Dubois, qu’il adopta un style résolument naturaliste en se mettant à peindre sur le motif, se liant alors, par ses sujets et sa technique, au Luminisme belge. En 1875, il devint membre fondateur de La Chrysalide et participa à toutes les expositions du groupe.

Le Projet de plafond serait donc à replacer dans la première période de l’artiste, par son style très académique et par son sujet.