Paire potiches Japon Imari

Ces deux grands vases avec couvercle offrent un bon exemple de porcelaine japonaise de style « Imari », fabriquée dans la région de Hinzen (1610-1760). Les grandes potiches de ce style étaient uniquement destinées au marché européen, massivement exportées entre 1700 et 1720. Le contexte historique est celui du Japon replié sur lui-même où seuls les commerçants chinois et hollandais étaient tolérés à Nagasaki, port par lequel transitait cette porcelaine, expédiée depuis Imari. Ce marché japonais d’exportation bénéficia jusque 1750 d’un phénomène de fort ralentissement des productions chinoises, qui avaient lancé le goût européen du bleu et blanc à la fin du XVIe siècle.

Les porcelaines de Hinzen apportèrent une extraordinaire palette de couleurs grâce à la technique des émaux polychromes. Ces produits de luxe nécessitaient trois cuissons successives : la première, à température très élevée, permettait de cuire la pièce ainsi que les parties en bleu cobalt, appliquées sous la couverte (glaçure) ; les deux dernières cuissons, à plus basse température, permettaient de fixer les émaux puis la dorure.

Le style est caractérisé par un décor exubérant et une horror vacui. Les deux vases schaerbeekois, presque identiques, ont été fabriqués pour former une paire. La frise principale des couvercles et de l’épaule est caractérisée par un décor d’écureuils colorés courant sur un treillis bleu et or, parsemé de plantes (vigne ?). On notera sur la panse le fond au bleu cobalt parsemé de volutes d’or et orné de grandes fleurs de pivoines orange vif.