modèle en plâtre du Monument aux morts du cimetière de Saint-Gilles

Cet ensemble de trois éléments en plâtre constitue le modèle à échelle réduite des figures du Monument aux morts de la guerre 1914-1918 au cimetière de Saint-Gilles, situé sur le territoire de la commune d’Uccle. Au sortir de la Première Guerre mondiale, la commune Saint-gilloise souhaita faire ériger un monument à la mémoire de ses concitoyens tombés durant le conflit. Pour ce faire, un concours fut ouvert aux artistes et les coûts du projet furent assumés par la commune, le Ministère des Sciences et des Arts, ainsi que la Province du Brabant, et non par souscription publique, comme c’était généralement le cas pour ce type de réalisation. Au terme du concours, la commande échut au sculpteur René De Winne et à l’architecte Edmond Deswarte. Le monument fut inauguré le 29 juillet 1923.

L’ensemble se compose de six figures sculptées en haut-relief caractéristiques du Réalisme symbolique. Il s’agit d’une formule plébiscitée dans la statuaire publique de cette époque, particulièrement pour ce type de monument.

Dans le projet, l’œuvre et ses figures étaient décrites comme suit : « Le monument aura 11 mètres de longueur et 5 mètres de hauteur. Il sera exécuté en pierre blanche d'Euville et en pierre de taille. Le groupe de gauche se compose de deux femmes : la "Reconnaissance" et la "Douleur" ; au centre, la "Patrie" soutient un soldat mourant ; le groupe de droite se compose d'un adolescent entraîné vers l'avenir par un vieillard représentant la "Sagesse". Sur les murs latéraux seront gravés les noms des Saint-Gillois morts pour la Patrie » (cf. Saint-Gilles, Bulletin communal, 1921, p. 872). Cette description de 1921 coïncide précisément avec le modèle en plâtre conservé dans les combles de l’hôtel de ville. On remarque que le texte décrit l’œuvre en trois groupes de deux figures, signe qu’il aura probablement été rédigé d’après le présent modèle.

 Il semble que René De Winne avait proposé une première version mais il a manifestement dû revoir sa copie. On apprend en effet dans le quotidien Le Peuple du 10 juillet 1921 que la Commission royale des Monuments venait alors d’approuver une « maquette modifiée » du monument.

On notera que des lettres énumérant les noms des soldats saint-gillois morts durant le conflit étaient apposées sur le monument, de part et d’autre, des figures allégoriques. Elles ont aujourd’hui disparu.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Dimov, 2021