Emplacement

En réserve

Datation

1912

Type d'objet

Matériaux

Inscriptions

"sur le sol à l’arrière gauche: Rik Wouters Sur le bord arrière gauche du socle: FONDERIE NATIONALE DES BRONZES/ ANCNE FIRME J.PEETERMANN/ ST GILLES BRUXELLES"

Dimensions

hauteur 197 cm — largeur 89 cm — profondeur 135 cm

Numéro d'inventaire

CC 1251

Identifiant Urban

37998
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Description

La Vierge folle (aussi connue sous le nom de Folle danseuse) est la sculpture la plus connue de l’artiste Rik Wouters. Son épouse et muse, Hélène dite Nel Duerinckx, en a relaté la longue genèse, dans laquelle elle joue un rôle central – c’est elle qui pose pour son mari.
Cette œuvre constitue l’aboutissement d’un questionnement s’étendant sur plusieurs années : comment traduire le mouvement dans une matière immobile ? La première tentative de Wouters, Rêverie (1907), donne encore lieu à une figure relativement hiératique, malgré son déhanché. Mais, à la fin de cette même année 1907, un déclic se produit, quand les Wouters assistent à un spectacle d’Isadora Duncan au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles. La danse de Duncan, tendant ses bras et exposant ses cuisses au gré de mouvements libérés, relance Rik dans sa quête d’une figure vive et expressive. Il multiplie les dessins, les études modelées (Le Masque qui rit, 1909), et surtout, les séances de pose de Nel, impliquant, selon ses dires, « la tension violente de tous les muscles », auxquelles « jamais un modèle de profession eut voulu consentir »... et ce, trois ans durant.
Le résultat ? Une bacchante riante, entièrement nue, plus grande que nature, qui « explose de vitalité, sans honte ni retenue » (Francisca Vandepitte, historienne de l’art). Wouters l’a modelée à la main et à l’aide d’outils, laissant son travail de la glaise apparent. Il en résulte une surface irrégulière, riche en facettes accrochant la lumière. La prouesse technique est d’autant plus grande que la figure monumentale ne tient que sur la plante d’un pied, grâce à une armature interne savamment forgée.
Fondue en bronze au début de l’année 1912, La Vierge folle est présentée dans l’exposition inaugurale de la Galerie Georges Giroux à Bruxelles. Aussi incluse dans une exposition ultérieure de la Libre Esthétique, le célèbre écrivain belge Emile Verhaeren la qualifiera de « chef-d’œuvre du siècle ». Huit exemplaires en sont aujourd’hui recensés dans des collections publiques et privées. Acquis dans les années 1960, le moulage du Musée d’Ixelles serait le deuxième tirage connu. 

Sources

WOUTERS, N., La vie de Rik Wouters à travers son œuvre, Les Editions Lumière, Bruxelles, 1944, pp. 23-25.

DE SCHAETZEN, C., « La Vierge folle, chef-d’œuvre baroque de Wouters », in Rik Wouters (1882-1916), PMMK Musée d’art moderne, Ostende, 2 juillet 1994-25 septembre 1994, Musée Van Bommel Van Dam, Venlo, 7 octobre 1994-9 janvier 1995, Pandora, Anvers, pp. 23-25.

JAGER, M., Rik Wouters en Nederland, Waanders Uitgevers, Zwolle, 2016, pp. 22-23.

VANDEPITTE, F., « La sculpture impressionniste de Rik Wouters, à l’aube d’une nouvelle époque », in Rik Wouters. Rétrospective, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles, 10 mars-2 juillet 2017, Somogy, Paris, 2017, p. 214. 

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