Guilde d'arbalétriers en temps de paix

Né à Anvers en 1824 et mort à Schaerbeek en 1906, Alexandre Markelbach est un peintre principalement d’histoire et de genre. Il descend d’un grand-père officier autrichien qui avait émigré vers la fin du XVIIIe siècle. En 1845, alors âgé d’une vingtaine d’années, Markelbach part pour l’Allemagne et séjourne trois ans durant à Munich, au contact, notamment, du peintre Wilhelm von Kaulbach (1805-1874), avant de revenir en Belgique. Après s’être marié en 1858, il s’installe à Schaerbeek, où il réside chaussée de Haecht.

Bien qu’il s’intéresse d’abord à la peinture religieuse dans la première moitié de sa carrière, il s’oriente vers la peinture de genre après 1867, comme on peut le voir, par exemple, dans Les rhétoriciens d'Anvers s'apprêtant à une joute oratoire (Bruxelles, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, inv. 2553), un tableau de 1872. C’est dans cette seconde partie de carrière qu’il faut situer la Gilde des arbalétriers.

La scène représentée doit être identifiée à une réunion ou une fête d’une gilde d’arbalétriers au XVIIe siècle, comme le précise l’auteur. Dans une lettre du 27 juin 1895 adressée au bourgmestre de Schaerbeek et conservée dans les archives communales, Markelbach dénomme son tableau « La Gilde des arbalétriers, XVIIe siècle ». À droite, des musiciens et des hommes attablés assistent au spectacle d’arbalétriers placés devant des arcades et tirant leurs carreaux sur des cibles à l’arrière-plan. À gauche, un arbalétrier et un musicien conversent chacun avec une femme, tandis qu’un homme vide une bouteille au goulot. L’ensemble est peint dans un style qui s’inspire directement de Frans Hals (1580/1583-1666).

« Désireuse de voir figurer au Musée Communal des œuvres marquantes émanant d'artistes de valeur habitant la Commune, votre Commission administrative du dit Musée [...] a décidé de vous proposer l'acquisition de 'La Gilde' œuvre de Mr Alexandre Markelbach », ainsi écrivait ladite Commission dans un courrier adressé au bourgmestre et au Collège échevinal de Schaerbeek en date du 25 avril 1895. On y précise également que le tableau avait figuré quelques années plus tôt, en 1890, dans une exposition organisée par la commune. Le prix initialement demandé était de 10.000 francs. L’artiste fit toutefois un geste et l’acquisition fut finalement approuvée en séance du Collège communal du 4 juin 1895 pour la somme de 7.500 francs. De ce montant, 5.000 francs versés à Markelbach en 1895 et le solde restant de 2.500 francs fut réglé l’année suivante sur décision du Collège communal en séance du 16 octobre 1896.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Dimov, 2022