Type d'objet
Techniques
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
On sait peu de
choses du sculpteur Georges Vandevoorde (1878-1964) si ce n’est qu’il est
originaire de Courtrai où il fait ses études à l’Académie et qu’il s’installe à
Schaerbeek vers 1909.
Dans la nuit
de 17 au 18 avril 1911, un incendie criminel réduit à l’état de ruines l’Hôtel
communal de Schaerbeek. L’architecte Maurice Van Ysendyck, fils de
Jules-Jacques Van Ysendyck - à qui l’on devait la première construction de
l’Hôtel communal - est engagé pour reconstruire à l’identique et agrandir le
bâtiment. Il sélectionne également une série d’artistes pour réaliser diverses
œuvres nouvelles destinées à orner l’édifice. Parmi ceux-ci, Georges
Vandevoorde est désigné pour exécuter deux groupes sculptés qui seront placés
dans le porche d’entrée. Une convention
est signée entre la commune et le sculpteur le 2 octobre 1917, et elle prévoit
un budget de 85.000 francs. Suite à l’exécution des modèles en plâtre pour les
deux sculptures, l’un doré pour donner l’impression du bronze et l’autre laissé
en blanc, la Commission communale des beaux-arts émet à l’unanimité l’avis que
le bronze doré produit un mauvais effet tandis que le groupe blanc s’harmonise
parfaitement avec l’ambiance architecturale du lieu. Elle décide donc de
renoncer à l’exécution en bronze et de donner la préférence au marbre blanc ou
à la pierre blanche. Ce changement de matière, qui avait été déclaré possible
par l’artiste, est communiqué au Département des Sciences et des Arts,
pressenti au sujet d’une intervention de l’État. Le Ministre des Sciences et
des Arts, Prosper Poullet, fait alors connaître qu’il consent à intervenir dans
la dépense pour 30.000 francs à condition que l’exécution se fasse en bronze.
C’est donc ce matériel qui sera finalement utilisé pour la réalisation des deux
groupes sculptés. Après quelques changements à la composition demandés par la
Commission communale des beaux-arts, les groupes sont achevés et installés dans
l’Hôtel communal en 1921.
Les sujets choisis s’intègrent très bien à la vocation du lieu. Dans le premier groupe, on voit une personnification de la commune présidant au mariage d’un jeune homme et d’une jeune femme (inv. n°211). Ce groupe-ci est la suite naturelle du premier, avec la présentation par le jeune couple de leur premier enfant à cette même personnification de la commune. Dans ces deux compositions, on ressent encore l’influence de l’Art nouveau, avec ses courbes délicates, ses drapés vaporeux et ses guirlandes de fleurs. Le modelé anatomique des figures, assez solide et musclé, s’inscrit cependant déjà dans l’Art Déco. En effet, Vandevoorde a su évoluer avec son temps, ses œuvres passant ainsi des arabesques de l’Art nouveau à la géométrie de l’Art Céco jusqu’à atteindre une carrure architecturale moderniste dans le Monument aux martyrs des deux guerres (place des Carabiniers, Schaerbeek) en 1956.
Auteur : A. Wachtelaer, Archives communales de Schaerbeek
Sources
Discussion