Odalisque

Fils d’un sculpteur-praticien, Franz Van Hoof eut pour professeurs à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles Isidore De Rudder (1855-1943), Paul Dubois (1859-1938) et Victor Rousseau (1865-1954) ; leur influence fut décisive sur son œuvre. Grand prix de Rome en 1920, il est nommé dix ans plus tard, professeur de sculpture à l’ École des Arts et Métiers, à Etterbeek. Franz Van Hoof appartient à cette catégorie d’artiste indépendants, nés au tournant des XIXe et XXe siècles qui sont restés fidèles à la tradition figurative, avec un goût prononcé pour l’harmonie des volumes et des formes stylisées, et en rejetant tout expressionnisme au profit d’un art intemporel et méditatif. À cet égard, les deux statues en marbre des collections communales de Schaerbeek, Odalisque et Psyché sont représentatives de son art dominé par le nu féminin. Les sujets relevant de l’orientalisme et de la mythologie sont prétextes à des études anatomiques subtiles dans la résolution du point d’équilibre plastique entre toutes les parties du corps. Cette démarche créatrice dans laquelle une attention est portée sur des problèmes formels de masses simples et de lignes fermes, participe pleinement au retour du style classique qui marque profondément la sculpture internationale de la première moitié du XXe siècle. On rapprochera Odalisque de la célèbre Méditerranée d’Aristide Maillol, le sculpteur le plus emblématique de cette tendance artistique.

Les valeurs de cette esthétique, simple en apparence et efficace, mariant académisme et sensibilité, permirent à Franz Van Hoof d’acquérir une belle notoriété, malgré un tempérament discret et solitaire. Parmi ses commandes importantes, on peut citer la grande figure en pierre bleue représentant La Mine, qui orne toujours la façade du Grand Hall de l’exposition internationale de Bruxelles de 1935 (in situ, Palais 5 du Heysel).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021