Datation
Type d'objet
Matériaux
Techniques
Style
Lieu de création
Inscriptions
"1917" (datation : en bas à gauche - peint)
Dimensions
Numéro d'inventaire
Identifiant Urban
Description
Dans une lettre à Louis Morichar,
échevin de l’Instruction publique, datée du 21 mars 1918, Jef Dutillieux écrit : « J’ai
l’honneur de vous informer de ce que je viens d’achever une toile d’actualité
représentant une des plus belles œuvres créées pendant la guerre à St
Gilles : le réfectoire des Tuberculeux de la rue Defacqz. Je pensais faire
figurer ce tableau qui mesure cadre compris 170 x 230 cm à l’Exposition que je
vais organiser le mois prochain à Bruxelles, mais j’ai préféré en offrir la
primeur à la commune de St Gilles fondatrice de l’œuvre ». En sa séance du
16 mai, la Section des Beaux-Arts de la commune a accepté à l’unanimité moins
une voix d’acquérir le tableau pour le prix de 300 francs, décision entérinée
par le Conseil communal le 23 mai suivant. La proposition du peintre avait été
défendue par le juriste, professeur à l’ULB et bourgmestre d’Uccle, Paul Errera
qui, le 11 mai, avait écrit à son confrère de Saint-Gilles :
« L’œuvre est belle et très documentaire ; elle est digne de votre
Hôtel de Ville. J’ajoute que l’auteur mérite toute notre sympathie. » Le
13 novembre 1920, le tableau est accroché dans un local de l’hôtel de ville.
Dès la fin du siècle, la commune de Saint-Gilles organise et met en place un service de désinfection public en vue de lutter contre la tuberculose, cette terrible maladie contagieuse qui a longtemps sévi en Europe, en particulier au XIXe siècle avec l’augmentation de la population, la pénibilité du travail, les conditions déplorables de logement et de règles d’hygiène corporelle, la pauvreté et son corollaire la malnutrition. Sous la présidence du futur bourgmestre de la commune, l’échevin des Régies, Fernand Bernier, la Commission spéciale de lutte contre la Tuberculose avait également mis à disposition des malades un grand réfectoire rue Defacqz. La guerre 1914-1918, tout en aggravant la mortalité tuberculeuse, a rendu précaire la survie des femmes de soldats partis au front, prisonniers ou décédés. Pour leur venir en aide, la commune convertit le lieu pour recevoir ces femmes durant toute la durée de la guerre.
Dans le tableau, la lumière inonde de clarté le grand réfectoire égayé par quelques grandes plantes vertes et contraste avec la morosité des femmes amaigries du premier plan, veuves ou épouses d'hommes au front, venues bénéficier d'une indispensable assistance publique.
Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2020
Sources
Archives administration communale de Saint-Gilles, s.n.
Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be
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