Datation

1915

Type d'objet

Matériaux

Style

symbolisme

Lieu de création

Forest

Inscriptions

"P. Stoffyn" (sur la base - gravé)
"1915" (sur la base - gravé)

Dimensions

hauteur 35 cm — largeur 10.5 cm — profondeur 11 cm

Numéro d'inventaire

107S

Identifiant Urban

66195
voir plus

Description

Élève de Julien Dillens (1894-1904) et de Charles Van der Stappen (1843-1910) à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, Paul Stoffyn est membre du Cercle des artistes flamands, Doe stil voort dès 1912. Dès avant la Première Guerre mondiale, il s’adonne à un art à connotation sociale, et crée une petite statuaire représentant la condition misérable du peuple, encore aggravée par le conflit. C’est durant cette période qu’il réalise la trilogie formée de La Résignation (inv. 108S), La Mendiante (inv. 109S) et Le Pain. Dans sa lettre de proposition d’achat qu’il adresse à l’Administration communale de Saint-Gilles, datée du 6 juillet 1916, il précise : « ce sont des esquisses taillées en bois, elles expriment la souffrance et la résignation de gens du peuple. Par la date qu’elles portent et par les silhouettes d’actualité qu’elles expriment, elles resteront comme un douloureux souvenir des moments que nous traversons. ». L’acquisition est acceptée en séance du conseil communal du 23 mai 1918, au prix de 500 francs. Deux ans plus tard, le 17 décembre 1920, la Province de Brabant, sollicitée pour intervenir dans leur achat à hauteur de 10% du prix, confirme consentir à débourser 50 francs.

Les trois statues sont traitées dans un style sobre et moderniste. Le Pain est représenté par une femme debout, fichu sur la tête, tablier attaché à la ceinture et sabots aux pieds. Elle découpe au couteau une tranche du pain qu’elle tient contre elle, sous sa poitrine. Le visage, aux traits émaciés, évoque la faim. Avec un remarquable sens de la concision de la forme, et à l’instar d’un Eugène Laermans (1864-1940) en peinture, et d’un Georges Minne (1866-1941) en sculpture, Stoffyn parvient à exprimer avec force et émotion les affres de la misère.

Il existe plusieurs versions en faïence blanche craquelée (Ht. 28 cm), exécutées aux Ateliers d’art de Saint-Ghilain (ENGELEN, C. & MARX, M., La sculpture en Belgique à partir de 1830, VI, 2006, p. 3310) ; l’une d’elles appartient à une collection privée de Genk.

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021

Sources

Archives Administration communale de Saint-Gilles, s.n.

Exposition des œuvres de François Beauck peintre et de Paul Stoffyn sculpteur, Bruxelles, Cercle artistique & littéraire, Waux-Hall, 14-24 janvier 1924, n°14.

ENGELEN, C. & MARX, M., La sculpture en Belgique à partir de 1830, VI, 2006, p. 3310.

Voir la fiche originale de cet objet : balat.kikirpa.be

Crédits

Discussion