La mendiante

Avec Le Pain (inv. 107S) et La Résignation (inv. 108S), La Mendiante appartient au trio de statuettes en bois que le sculpteur Paul Stoffyn propose à l’Administration communale de Saint-Gilles qui en fait officiellement l’acquisition le 23 mai 1918 (voir Le Pain).

Avec une acuité du regard et une maîtrise de la forme plastique, rude et synthétique comme un manifeste, Stoffyn parvient à évoquer la misère dans laquelle est plongée une partie de la population durant la Première Guerre mondiale. Cette statuette représente une vieille dame assise, le corps amaigri, la peau parcheminée, tendant une main pour recevoir une obole. Comme figée dans le temps, hors de l’Histoire, elle a la tête penchée vers l’avant et les épaules affaissées par la fatigue et les privations. Sa silhouette incarne le sort injuste des déshérités, notamment des femmes qui sont, avec les enfants, les premières victimes de la misère. Cette œuvre peut être rapprochée de Mère et orphelin de 1919, autre création de Stoffyn, qui met en scène une jeune femme assise pareillement sur une structure cubique, tenant un enfant dans les bras. Comme cette dernière, il existe au moins une version de la Mendiante en faïence blanche (Ht. 26,5 cm), exécutée aux Ateliers d’art de Saint-Ghislain (ENGELEN, C., & MARX, M., La sculpture en Belgique à partir de 1830, VI, 2006, p. 3313).

Auteur : Association du Patrimoine artistique, A. Jacobs, 2021