Fragment du Panorama du Siècle (années 1790-1793). Charlotte Corday et Jean-Paul Marat

Cette toile est l’un des nombreux fragments du monumental Panorama de l’Histoire du Siècle, réalisé par Alfred Stevens et Henri Gervex, aidés d’une quinzaine de peintres d’atelier, dans le cadre de l’Exposition Universelle de Paris de 1889. L’immense composition, qui se déroulait le long des murs de la rotonde éphémère destinée à l’accueillir, présentait, époque par époque, les principaux personnages qui ont façonné l’histoire de la France de 1789 à 1889 en une sorte de galerie de quelques 640 portraits.

La toile de Saint-Gilles est un détail de la partie consacrée aux années 1790-1793 de la Révolution française. On reconnaît, au pied de l’escalier, plusieurs acteurs clefs de cette époque : Marat appuyé sur la rampe en fer forgé de l’escalier, Danton ventripotent, Robespierre et son légendaire costume bleu, plus loin François Barthélémy et Jacques-Nicolas Billaud-Varenne. Bien d’autres figures historiques des événements révolutionnaires occupaient la terrasse au pied du portique dont on distingue seulement la balustrade et une partie de la rampe d’escalier que descend Charlotte Corday, ayant à la main le poignard avec lequel elle assassina Marat. Des musées américains conservent plusieurs études de ces personnages et l’une des quatre esquisses du Panorama que possèdent les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique contient l’idée première du groupe de Danton et Robespierre (inv. 6075 ; cliché IRPA B232771).

Signalons encore que le 6 mai 1912, Camille Denu fit une offre à l’administration communale pour procéder à l’agrandissement de la toile (taille initiale 185 x 205 cm) dans sa partie supérieure de 25 cm « de manière à ne pas avoir la tête de Charlotte Corday cachée dans le cadre », pour un rentoilage et pour une remise en état de la peinture (Archives administration communale).